Nanterre info - 482 : Mars 2023

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Groupe Les élus socialistes et progressistes

NI474-p28-colonne-3-Stephanie-Lamora.jpgStephanie Lamora

Réforme des retraites : battons-nous pour les droits des femmes !

Premier grand chantier du quinquennat en cours, la réforme des retraites n’en finit pas de susciter interrogations, inquiétudes voire rejet de la part de nos compatriotes. En effet, et malgré les éléments de langage prévisibles et mensongers du gouvernement, une large majorité de nos concitoyennes et concitoyens rejette tout report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les mobilisations massives contre le projet de loi porté par Élisabeth Borne, avec le soutien sans surprise du groupe Les Républicains, sont autant de signaux de la détermination depuis plusieurs semaines contre cette réforme injuste et rétrograde, face à un gouvernement désespérément sourd. De ce fait, un allongement de l’âge légal n’aurait que des conséquences désastreuses, en plus d’être rétrograde. Un tel retour en arrière est déplorable.
Pour ne prendre que l’exemple du domaine de la première enfance, est-il souhaitable de voir des professionnels de crèche, des assistants maternels, en grande majorité des femmes, être contraints de poursuivre deux années de plus, alors qu’il existe déjà en l’état une importante usure en fin de carrière, commencée souvent très tôt ? La réponse est évidente. Non. Non, il n’est pas souhaitable de demander à des professionnels déjà fatigués de porter des bébés, s’assoir au sol avec eux, d’en prendre soin… deux années supplémentaires !
Par ailleurs, ce projet néglige de manière regrettable le rôle social crucial des jeunes retraités, notamment ceux qui s’investissent dans les associations, qui s’occupent de leurs petits-enfants… Ce dernier point est d’ailleurs majeur aujourd’hui en France, à l’heure où l’on fait face à une pénurie sans précédent de professionnels dans le secteur de la première enfance.
Pour finir, les femmes ne sont pas épargnées par la réforme qui les présente pourtant comme les grandes bénéficiaires du dispositif. Carrières parfois hachées, rémunérations toujours inférieures à celles des hommes, départ à la retraite en moyenne plus tardif, précarité plus forte… Les inégalités au cours de la vie professionnelle se poursuivent malheureusement au moment de la retraite. Ce constat est inacceptable socialement.
Pourtant, des solutions existent afin de réduire ces inégalités qui persistent. Parmi elles, la proposition formulée par Christiane Marty, ingénieure et membre du conseil scientifique d’Attac, de porter à 85 % minimum du Smic, le montant mensuel des pensions. Une mesure qui aurait pour bénéfice principal de favoriser les femmes ayant de modestes retraites, à la condition qu’elle soit appliquée immédiatement, malgré les dispositions déjà prévues dans la loi Fillon de 2003. C’est, en effet, par la justice sociale et avec une volonté politique certaine que nous pourrons garantir un traitement digne pour toutes les femmes, tout en conservant ce qui fait l’esprit de notre système actuel, à savoir un principe ayant pour mot d’ordre la solidarité.
La lutte contre cette réforme des retraites continue.

Stéphanie Lamora

www.ps-nanterre.fr

Pour nous écrire : socialprogress@mairie-nanterre.fr

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