La santé en souffrance

En 2017, le candidat Emmanuel Macron, réélu en 2022 pour un second mandat, avait fait de la santé l’un des secteurs prioritaires de son quinquennat. Le résultat n’a pas été à la hauteur des promesses. Dès le début de la présidence Macron, l’hôpital public a subi de plein fouet la poursuite de son démantèlement au profit du privé, les soignants ont vu leurs conditions de travail se dégrader de plus en plus et l’accès aux soins de proximité n’a pas connu l’amélioration promise et nécessaire.

De nombreuses études réalisées révèlent le constat cruel de l’inégalité face aux soins médicaux tant dans son accès que dans sa qualité. L’étude comparative de l’Insee sur le taux de vaccination et l’indicateur socio-économique dans les villes des Hauts-de-Seine illustre parfaitement que plus le taux de pauvreté est élevé, moins la population est vaccinée. Malheureusement, cette étude montre la même problématique d’accès aux soins sur d’autres maladies comme le diabète ou le cancer.

La crise de la Covid-19 a révélé les difficultés de l’hôpital public, dont les moyens financiers n’ont fait que baisser, faisant des chefs des services hospitaliers des gestionnaires-comptables, comme l’avait déploré Agnès Hartemann, chef du service de diabétologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en janvier 2020. Mais l’indicateur le plus frappant du démantèlement de notre système de santé reste la suppression de 5 700 lits en pleine épidémie, dans un hôpital déjà privé de 17 000 lits depuis 2016, véritable scandale qui se poursuit. Patrick Pelloux, ancien président des médecins urgentistes de France, continue d’alerter sur « l’effondrement du système » hospitalier et des urgences à l’instar de nombreux professionnels de la santé qui se sont réunis, le 7 juin, pour faire part de leur mécontentement et de l’inaction de la Macronie.

Depuis de nombreuses années, la ville de Nanterre fait le choix inverse de financer des services de santé et de prévention pour permettre à tous les habitants d’avoir accès à des soins de qualité. Avec le début des travaux du nouveau centre de santé au square Lebon, nous faisons un investissement de près de 12 millions d’euros pour que la population bénéficie d’un accès aux soins. Ce nouveau centre de santé permettra le regroupement de l’ensemble des spécialités déjà accessibles aux Nanterriens au centre Maurice-Thorez, allant de la cardiologie ou de la dermatologie aux consultations psychologiques et diététiques.

Grâce à notre politique de santé, ce sont plus de 70 000 consultations réalisées en 2019, et 19 000 patients différents, dont plus de 500 jeunes, qui ont bénéficié de soins en continu, selon leurs besoins. La mise en place de ces dispositifs permet la mise en réseau des problématiques d’accès aux soins spécifiques avec les acteurs locaux des champs sanitaires et médico-sociaux et favorise le développement d’actions dites « aller-vers » pour cibler les habitants qui auraient des difficultés d’accès aux soins. Ces structures pluridisciplinaires ont permis à Nanterre d’initier et de coordonner, avec l’hôpital Max-Fourestier et les professionnels de santé libéraux, la constitution de la première communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) des Hauts-de-Seine début 2020.

La crise sanitaire que nous avons vécue nous a permis de réaffirmer l’importance et l’utilité des services publics, de prendre en compte et d’agir sur les déterminants sociaux et environnementaux sur la santé. Si au niveau national les mesures prises sont insuffisantes, à Nanterre, nous continuons de développer des services de santé accessibles à toutes et tous.

L’urgence dans laquelle le système de santé se trouve ne permet plus les demi-mesures proposées par des cabinets de conseils privés. Lutter contre les déserts médicaux, embaucher du personnel, rouvrir des lits, bref réinvestir massivement dans l’hôpital public et dans la santé dans sa grande globalité, voilà ce qui est attendu pour les cinq prochaines années d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient, maintenant, il faut des actes !