Écoutons, soutenons et protégeons nos jeunes !

Avec la prolongation de la crise sanitaire, nos enfants et nos adolescents sont éprouvés depuis plusieurs mois face à un contexte sociétal inédit. C’est pourquoi nous souhaitons alerter les pouvoirs publics sur la santé mentale de notre jeunesse en France.

En effet, en octobre dernier, un rapport de la DREES¹ fait le constat d’une nette dégradation de la santé mentale des jeunes : en 2020, une personne sur cinq a connu au moins un épisode dépressif au cours de l’année, un phénomène qui touche plus spécifiquement les jeunes. Autre fait alarmant : en novembre 2020, 5 % des 15-24 ans déclarent songer à mettre fin à leurs jours contre 2,8 % chez l’ensemble des Français. Une situation imputable, en grande partie, à la crise sanitaire et à deux confinements particulièrement difficiles, dont on mesure encore mal les conséquences à long terme. Cette crise apparaît néanmoins comme un révélateur des inégalités sociales en lien avec des enjeux de santé publique, tels qu’ils ont été consacrés par la charte d’Ottawa en 1986. Dans un tel contexte, l’école, premier lieu refuge d’apprentissage et de socialisation pour nos jeunes, notamment les plus fragiles, n’échappe pas à la crise. Nous constatons une recrudescence inquiétante chez les jeunes de plusieurs formes de violences, de mises en danger, et de harcèlement, que ce soit au lycée, au collège et même chez les plus jeunes à l’école primaire. Notre académie est concernée tout comme les communes des Hauts-de-Seine.

À l’heure où nos sociétés sont de plus en plus dématérialisées et connectées, et que notre vie virtuelle prend autant de poids (voire davantage) que notre vie réelle, il paraît urgent et indispensable d’écouter ce que nos jeunes ont à dire et de se préoccuper de leur santé et de leur bien-être, à commencer par soutenir ceux qui sont en détresse au quotidien. C’est précisément la mission de l’Espace santé jeunes qui, au quotidien, accompagne les jeunes de 12 à 25 ans de façon anonyme et gratuite. Santé mentale, sexualité mais également assistance juridique, consultation médicale et écoute psychologique... Ce lieu innovant qui leur est spécialement dédié démontre la nécessité d’être soutenu et diffusé sur l’ensemble des territoires pour apporter leur soutien aux jeunes qui attendent une aide mais également des réponses et solutions concrètes. Cette initiative communale, fruit d’une volonté politique majeure peut servir de référence mais également d’inspiration pour servir de futures politiques publiques ciblées mais surtout ambitieuses. En ce début d’année électorale, nous formulons le vœu que la santé mentale et, au-delà, le bien-être de nos jeunes deviennent un sujet majeur des présidentielles et des législatives avec, à la clé, des propositions concrètes et des mesures fortes.

Je profite de cette tribune pour vous souhaiter, au nom de groupe des élus socialistes et progressistes, une belle et agréable année 2022, faite d’entraide, de solidarité et – rappelons-le – de bienveillance.

¹DREES : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Organisme public dépendant entre autres des ministères des Affaires sociales, de la Santé, du Logement et de l’Économie et des Finances.