Groupes Nanterre pour toutes et tous

Égalité dans l’accès aux vaccins
Confrontés à une pandémie mondiale, nous avons été contraints de mettre notre vie sociale entre parenthèses. Face à cette épreuve, la seule solution qui s’offre à nous est la vaccination. La vaccination est un acte médical et citoyen nécessaire pour retrouver la socialisation dont chacun a besoin afin de s’épanouir. Revoir sa famille, ses amis, aller au cinéma, au théâtre, au restaurant, faire du sport ou voyager, participer à des réunions de quartier, faire vivre son association.
Pour retrouver au plus vite cette vie qui nous manque cruellement, à Nanterre nous mettons tout en place pour aider à vacciner le plus grand nombre et le plus vite possible. Or, l’accès à la vaccination nous apparaît comme étant une nouvelle fois un miroir des inégalités sociales et territoriales.
Il n’est en effet pas acceptable que les quantités de vaccins fournis par l’État soient différentes d’une ville à l’autre dans les Hauts-de-Seine, sans que l’on sache quels critères déterminent cette inégalité de traitement. Par exemple, à la date du 4 avril, Nanterre avait reçu 4 500 vaccins, quand Neuilly atteignait le seuil des 10 000 vaccinés. Rappelons que c’est la préfecture et l’agence régionale de santé qui organisent la répartition des vaccins.
Nous sommes révoltés par une telle situation. Le maire de Nanterre est intervenu avec beaucoup de vigueur auprès du préfet pour dénoncer cet état de fait et pour que notre centre de vaccination dispose des quantités de vaccins correspondant aux besoins des habitants. C’est d’autant plus nécessaire que Nanterre est l’une des communes du 92 où le taux d’incidence de l’épidémie est le plus élevé, ce qui confirme un constat : la propagation du virus est plus forte dans les populations où la précarité et la pauvreté sont plus grandes.
Au-delà du nombre de vaccins pour notre ville, qui est une question bien sûr fondamentale, il est indispensable de chercher à réduire les inégalités constatées face à la vaccination. Il y a quelques semaines, nous avons expérimenté, avec les pouvoirs publics, un bus de vaccination au Chemin-de-l’Île qui a rencontré un grand succès car il allait à la rencontre de personnes se déplaçant moins facilement, moins informées. Nous demandons à l’agence régionale de santé et à la préfecture d’organiser de nouvelles initiatives de ce type dans d’autres quartiers de la ville afin d’accroître la confiance dans la vaccination.
Ce qui vaut pour Nanterre vaut pour le monde. L’accès au vaccin doit être le même pour toute la planète, tant il est illusoire de penser que l’on peut vaincre cette pandémie en laissant des continents entiers à l’écart de la vaccination. Or, aujourd’hui, de très nombreux pays, en particulier en Afrique, n’ont pas les moyens d’acheter les quantités de vaccins nécessaires et encore moins de les produire. L’une des solutions à cette difficulté est de faire tomber les brevets des vaccins dans le domaine public, ce qui permettrait de les produire à moindre coût et de les fournir massivement aux pays pauvres. Cette solution est aujourd’hui défendue par de très nombreux scientifiques et économistes, et il est regrettable que la France et l’Union européenne ne se joignent pas à cette exigence.
Les vaccins doivent être déclarés d’intérêt public mondial et leur fabrication ne doit plus enrichir une poignée d’actionnaires.
Zahra Boudjemaï et José Pinto Martins
nanterrepourtoutesettous@mairie-nanterre.fr