Menons une lutte sans merci contre le racisme et les discriminations !

Il est assez rare que les élu·e·s des trois groupes de la majorité municipale s’expriment ici ensemble, dans une tribune commune. Le sujet le mérite. Ce 21 mars sera, comme chaque année, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, à laquelle fait écho le Printemps de l’égalité à Nanterre. Mais cette année, cette célébration prend une dimension particulière. Elle intervient après plusieurs évènements qui ont profondément marqué les esprits et nous ont rappelé, si besoin est, la persistance d’un racisme qui peut tuer.

Le racisme n’a ni frontières ni patrie. Ces deux dernières années, il a tué l’Afro-Américain George Floyd aux États-Unis, il a fait 51 morts dans l’attaque d’une mosquée en Nouvelle-Zélande et a tué 13 personnes dans des attentats contre des synagogues en Allemagne et aux États-Unis.

En France, selon le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ce sont plus de mille actes antisémites, antimusulmans, anti-noirs et plus généralement des actes qui visent des populations en fonction de leur religion ou de leur couleur de peau, qui ont été recensés pour la seule années 2020.

Et encore ne s’agit-il là que des actes qui ont donné lieu à des plaintes. Ces statistiques ne prennent que rarement en compte les discriminations à l’emploi, au logement, à une formation, à l’avancement de carrière, à l’égalité salariale ou aux loisirs dont on peut être victime à cause de sa couleur de peau, de son handicap, de sa religion, de son orientation sexuelle, de son apparence physique, de son adresse, ou du seul fait d’être une femme. Contrairement à certaines idées reçues, ces discriminations ne reculent pas. Elles continuent de miner notre société, et un climat de défiance s’installe durablement, notamment dans la jeunesse.

L’union des forces de gauche, écologistes et citoyennes de notre majorité, que nous représentons est cruciale également pour contrer les discours porteurs de racisme qui tendent à se banaliser dans les médias et les campagnes électorales successives. Le rempart contre le vote RN ne doit pas être la banalisation de ces discours.

Notre conviction profonde est que la lutte contre le racisme et les discriminations est une seule et même lutte. De la commune à l’État en passant par les entreprises et les associations, aucun échelon de responsabilité ne doit se sentir exempté de ce combat humain et éthique. Sur une question qui détermine en grande partie notre capacité à vivre ensemble, il est indispensable que celles et ceux qui dirigent notre pays s’engagent concrètement pour cette cause. Il est temps, par exemple, d’en finir avec le déni de racisme dans la police. Non pas pour mettre à l’index une institution majeure de la République – ce qui serait faux et dangereux –, mais pour reconnaître que le problème est bien là, et qu’il faut le traiter à la base, dans les modes de recrutement et les formations de nos policiers.

À notre niveau de responsabilité d’élus locaux, nous nous sentons pleinement concernés par la mobilisation contre le racisme et les discriminations. Le Printemps de l’égalité constitue le temps fort de cet engagement à Nanterre. Même si cette année il n’aura pas la même ampleur en raison du contexte sanitaire, ce Printemps porte haut et fort les valeurs d’égalité. Il est aussi une incitation à ce que chacune, chacun, s’implique dans ce combat pour la dignité humaine.

Partout, à l’école, dans l’entreprise, les associations, les institutions, les syndicats, les partis politiques, le sport, la culture, les médias, les réseaux sociaux, menons une lutte sans merci au racisme et aux discriminations ! Ne laissons rien passer ! Rien banaliser ! « Cela semble impossible jusqu’à ce qu’on le fasse » disait Nelson Mandela. Alors faisons-le !