Groupe Nanterre pour toutes et tous

Logement : une responsabilité collective, un devoir de solidarité
Chères Nanterriennes, chers Nanterriens,
Au nom de l’ensemble de notre groupe, nous vous présentons nos vœux de bonne et heureuse année 2021. Souhaitons qu’elle soit l’année de la fin de cette pandémie, qui a déjà été la cause de tant de souffrances.
Depuis le début de la crise sanitaire, s’il y a bien une préoccupation qui a pris de l’ampleur, c’est celle du logement. Passer l’essentiel de notre temps à domicile depuis près d’un an a permis à chacun de mesurer l’importance de pouvoir habiter un logement correspondant à ses besoins et à sa famille. Hélas, pour des centaines de milliers d’habitants en Île-de-France, dont plusieurs milliers à Nanterre, ce n’est pas le cas ! Le nombre de demandes d’un logement social et d’une mutation à l’intérieur du parc social a explosé ces dernières années. L’une des raisons principales à l’origine de cette situation est trop souvent passée sous silence ou banalisée : c’est le refus persistant de nombreuses communes de respecter leur obligation légale d’atteindre au moins 25 % de logements sociaux sur leur territoire. À cela s’ajoute la réduction drastique des subventions de la région dirigée par la droite à la construction de logements sociaux.
Les Hauts-de-Seine sont devenus un bastion de cette ségrégation délibérée qui cultive l’entre-soi et la relégation des plus modestes à la périphérie de la métropole. 21 communes sur les 36 du département sont hors-la-loi et préfèrent payer des amendes plutôt que de loger les personnes des catégories populaires et des classes moyennes. Ce refus de la mixité sociale a atteint une telle ampleur que l’État a décidé d’aggraver les pénalités financières des villes les plus récalcitrantes. Ainsi, début décembre, 7 communes, et pas des moindres, ont vu leur amende augmentée de 70 à 170 % : Neuilly-sur-Seine, Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret, Saint-Cloud, Montrouge, Ville-d’Avray et Bois-Colombes. Ces villes, toutes dirigées par des maires de droite, objectent qu’elles n’ont plus de terrains disponibles. Cette justification, outre qu’elle n’est pas toujours vraie pour certaines villes comme Boulogne, montre le manque de volonté sur cet enjeu majeur pour l’équilibre de la métropole.
En effet, il existe de nombreux moyens d’agir. Par exemple, obliger les promoteurs de constructions neuves ou de rénovations à inclure dans leurs programmes un pourcentage important de logements sociaux. À Nanterre, c’est déjà le cas avec un taux de 40 % en dehors des quartiers où le logement social est majoritaire, et cela n’empêche pas la sortie de terre des programmes et la réussite de leur commercialisation. Un autre moyen d’agir en ayant un impact social et écologique positif est de favoriser le changement d’usage et la réversibilité des immeubles. Il s’agit par exemple de transformer des bureaux inoccupés en logements qui intègrent à la fois accession à la propriété, location intermédiaire et sociale.
L’État ne peut plus se limiter à des amendes qui ne permettent pas de changer de cap. Il doit reprendre la main sur la délivrance des permis de construire de ces villes et les contraindre à remplir leurs obligations en matière de logement comme la loi le permet.
Raphaël Adam et Samia Kasmi