Groupe Les élus socialistes et progressistes

Soutien et vertu du commerce de proximité
Le 30 octobre dernier, une nouvelle vague de confinement rentrait en vigueur, entraînant la reprise du télétravail, la fermeture des restaurants, des bars et de tous les commerces jugés « non essentiels ». Cette deuxième fermeture en six mois pourrait être le coup fatal aux commerces de proximité qui se débattent pour survivre. C’est également la survie de nos petites et moyennes entreprises qui est en question alors qu’elles se sont révélées indispensables pendant la première période de confinement où elles ont joué un rôle vital de production, de logistique et de solidarité, particulièrement les structures de l’économie sociale et solidaire. Nous aurions pu faire de cette tribune un réquisitoire contre les errances gouvernementales ou pour disserter sur la notion de commerce « non essentiel » mais, face à l’urgence sanitaire et à la détresse économique, nous tenons à être pragmatiques. Il en va de la survie de nos commerces, de nos entreprises et du risque de destruction des emplois.
C’est pour cela que la ville de Nanterre s’est préoccupée de la situation de nos commerces de proximité dès le début de cette crise. En effet, nous avons accompagné tous les commerçants qui ont fait appel à la ville sur des questions logistiques (mise à disposition de barrières, occupation du domaine public, livraison de masques, transmissions et explications des instructions de l’État, etc.). Nous avons également mis en place des actions de médiation entre propriétaires de locaux commerciaux, artisanaux et leurs exploitants pour des reports et des remises de loyer.
Malgré le contexte budgétaire difficile et incertain, la majorité municipale a décidé de renoncer à la redevance due à l’occupation d’espace public par nos artisans et nos commerçants pour l’année 2020 (terrasses, étalages extérieurs), soit une exonération de l’ordre de 172 000 euros. Nous allons en faire autant pour les commerçants de nos marchés forains. Une discussion est engagée avec notre délégataire pour trouver un compromis financier afin que ce dernier ne réclame pas une quelconque redevance à nos commerçants sur la période où l’État a décidé de fermer les marchés.
Par ailleurs, la ville de Nanterre contribue au fonds de résilience de notre territoire qui s’élève à 1 000 000 d’euros.
Le digital est une partie de la solution pour que nos commerçants continuent de vivre et d’animer nos rues. Notre service du développement local travaille, au-delà de l’urgence du moment, pour sensibiliser nos commerçants et les faire adhérer à une plateforme numérique (click & collect). Si la réussite de ce dispositif implique l’adhésion des commerçants et nécessite des investissements tant humains que financiers, elle dépend surtout du soutien et de la fidélité des Nanterriennes et des Nanterriens à nos commerces de proximité. Pour la période de Noël, nous déploierons une plateforme numérique « place de Noël », qui permettra de promouvoir nos commerces en partenariat avec le groupe La Poste - Ma Ville Mon Shopping et la chambre de commerce d’Île-de-France.
Dans une ville, le commerce de proximité et l’artisanat sont vitaux. Car au-delà de l’offre commerciale à proprement parler, il y a la question du lien social.
En effet, il est plus aisé pour un habitant de s’approprier et de vivre dans sa ville quand les rues sont jalonnées de commerçants, d’artisans et de marchés forains. Il est urgent de mettre une taxe exceptionnelle à toutes ces plateformes à la fois gigantesques et dépourvues de lien humain, au profit de nos commerces de proximité, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire.
Sans occulter la crise sanitaire, et dans un esprit de vigilance et de responsabilité, nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année.
Rachid Tayeb