Chers Nanterriens,

Les racines même du mot crise s’imposent à nous comme un temps de choix, de discernement qui oriente la vie. La crise sanitaire que nous subissons est ainsi un moment critique dans lequel nous avons collectivement à faire des choix pour la vie, pour le « vivre-ensemble », pour notre avenir commun. Plus que jamais, il s’agit d’être attentifs aux plus vulnérables, à ceux qui prennent de plein fouet cette crise qui devient progressivement une crise économique dont on dit qu’elle dépassera celle de 2008. Combien d’emplois, combien de commerces, combien d’artisans, d’entrepreneurs ne pourront boucler leur année sans pertes irrémédiables ? Comment notre ville peut-elle agir pour protéger et soutenir nos petits commerces, nos restaurateurs et tous ceux qui font vivre notre cité ? Pensons aussi à nos artistes, ceux qui font la ressource poétique de Nanterre, musiciens, plasticiens, comédiens... Que prévoit notre majorité municipale pour combattre ces destructions d’emplois et toutes ces vies précaires supplémentaires ? Devons-nous nous résigner à voir les enseignes fermer, la vie s’éteindre et la précarité gagner encore du terrain ?

Plus que jamais en effet il va s’agir de vivre autrement, de faire preuve d’une grande créativité et de s’engager ensemble vers une plus grande solidarité envers tous ces acteurs qui font la vie économique de notre ville. Nous avions ainsi proposé, pendant la campagne municipale, la création d’une fondation pour rassembler les entreprises nanterriennes. Deux objectifs président à la nécessité de cette structure aujourd’hui : les entrepreneurs y nouent des liens, travaillent ensemble, peuvent se soutenir dans leurs difficultés, mutualiser leurs forces : c’est le principe vieux comme le monde de l’intelligence collective. Et d’autre part, ils sont ensemble une source vive de dialogue avec Nanterre, et peuvent ainsi tisser un ressort vivifiant pour stimuler l’emploi au sein même de notre ville. Beaucoup de jeunes, qui avaient déjà des difficultés, peinent énormément à trouver l’alternance qui leur convient, beaucoup sont laissés pour compte sur le bord de la route, sans diplôme, sans ressource. Avoir 20 ans en 2020 est sans doute redoutable à bien des égards. Que faisons-nous de ces talents, de ces forces vives ?

Les semaines et les mois qui viennent nous imposent une rigueur qui n’aura de sens que dans la force collective. Ce virus se répand et va frapper encore une fois les plus vulnérables mais il frappera aussi ceux qui ne se sentent pas concernés. La volonté commune va passer par l’obéissance (le mot n’est pas des plus populaires…) à une seule règle finalement : le respect de la fragilité de l’autre.

Enfin, il nous est impossible de ne pas prendre quelques instants pour rejoindre l’ensemble des enseignants, ils sont très nombreux sur notre territoire nanterrien, et de leur assurer de notre plus tendre soutien et affection. La violence nous ruine, elle peut nous paralyser, nous effrayer, nous terroriser. Mais il faut croire toujours davantage que ce que vous semez chaque jour dans vos classes est bien plus puissant que le fracas même terrible de cette tragédie. Vous êtes nos artisans de paix.