Groupe Nous sommes Nanterre

Chers Nanterriens,
Nous n’avons pas de mot assez fort pour exprimer notre émotion suite à l’assassinat sauvage de Samuel Paty, mort pour avoir exercé son métier et enseigné la liberté d’expression. Ce geste attaque le système éducatif, l’apprentissage de la liberté de pensée et d’expression : attaquer ces fondamentaux, c’est attaquer le ciment de la nation. La liberté d’expression, la liberté de culte dans le respect des lois républicaines ne sont pas négociables : elles sont la condition de la tolérance, de l’écoute de l’autre. Elles permettent de protéger contre une autre dérive intolérable : l’amalgame.
L’acceptation de l’autre n’est possible que si le lien est maintenu et que l’espace urbain est pensé de telle façon à ne pas concentrer ni les populations les plus précaires ni les populations les plus aisées dans des zones séparées.
Le dernier conseil municipal a permis d’échanger sur le rapport de la chambre régionale sur la situation de Nanterre, qui pointe le risque d’une ville à deux vitesses. Tout en saluant une amélioration de la mixité
sociale depuis sept ans, elle met en avant les risques du choix fait par la majorité municipale d’augmenter la population de Nanterre. Le risque sur les services publics municipaux est réel et notre ville, bien que richement dotée, ne permet pas à tous de bénéficier de services publics de qualité. Plusieurs quartiers de Nanterre sont des déserts médicaux, en l’absence d’une politique volontariste pour attirer de nouveaux médecins à Nanterre. Nanterre compte plus de deux emplois par habitant en âge de travailler mais un taux de chômage de 16 %, montrant les lacunes des politiques d’insertion et d’éducation. Nanterre est l’une des seules villes en France de près de 100 000 habitants qui ne compte pas une vraie police municipale, au moment où le besoin pour le respect des règles communes est réel. Enfin, les effets de la bétonisation de notre ville ne sont plus à démontrer.
C’est d’abord dans la ville où l’on habite que se joue l’intégration, le sentiment d’appartenance et les services publics municipaux y participent fortement. Les moyens financiers de Nanterre incitent davantage à favoriser l’intégration et les besoins des habitants actuels en leur proposant les meilleurs services publics de proximité, plutôt que d’accélérer l’augmentation de la population.
Enfin, la tolérance, c’est aussi, pour la majorité municipale, accepter la contradiction et savoir débattre du fond avec l’opposition, sans l’enfermer dans une posture.
Adam Oubuih et Barbara Feaugas
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