Groupe Nanterre pour toutes et tous

Lutter contre les violences intrafamiliales
Tous les ans, au mois de novembre, deux évènements permettent d’amplifier le vaste mouvement de lutte contre les violences intrafamiliales qui traverse notre pays. Le 25 novembre est ainsi la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Il ne s’agit pas d’un phénomène lointain ou anecdotique, mais d’un fait structurant dans nos sociétés. Ainsi, plus d’une Francilienne sur dix se déclare victime de violences au sein du couple. Deux femmes ont été tuées par leur conjoint dans le département des Hauts-de-Seine et cinq ont fait l’objet d’une tentative d’homicide depuis le début de l’année. Les procédures judiciaires pour des faits de violences conjugales y ont augmenté de 13,5 %. Plus généralement, une étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple, rendue publique par le ministère de l’Intérieur en août 2020, indique que le nombre de féminicides est en hausse de 21 % en 2019 par rapport à 2018, avec 146 femmes tuées. Cette situation, insupportable, doit être prise à bras le corps et combattue partout où c’est possible.
Par ailleurs, 80 % des femmes victimes de violence conjugale étant des mères, les enfants subissent lourdement ces violences, qu’ils en soient eux-mêmes victimes, ou témoins. La période de confinement a, de surcroît, eu un effet désastreux sur les violences intrafamiliales : les signalements de violences conjugales ont augmenté de 33 % et le nombre d’appels reçus par le service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger a augmenté de 89 %. La Journée internationale des droits de l’enfant qui sera célébrée le 20 novembre sera l’occasion de rappeler, entre autres, que doivent être assurés à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être.
C’est pourquoi la ville de Nanterre se tient résolument aux côtés de toutes celles et ceux qui se battent contre ces violences. Une maison des femmes, qui permettra d’accompagner les femmes vulnérables, en particulier les femmes victimes de violences, est ainsi en cours de préfiguration. Des formations sont également prévues afin de sensibiliser aux questions d’accueil et d’orientation, et à la violence envers les enfants. Plus globalement, pour ce nouveau mandat, l’équipe municipale a renforcé son action avec la création d’une délégation aux droits des femmes et la création d’un poste dédié à cette thématique et à la lutte contre les discriminations.
Toutes les institutions concernées doivent prendre leur part. Le Haut Conseil à l’égalité a montré dans un rapport récent que les mesures prises jusqu’alors par le gouvernement sont très largement insuffisantes. Un plan interministériel ambitieux, doté de moyens financiers à la hauteur des enjeux, doit rapidement être mis en œuvre. De la même façon, le département des Hauts-de-Seine serait bien avisé de mobiliser une partie de ses 664 millions d’euros d’excédent pour renforcer le service de l’aide sociale à l’enfance, dont la situation est catastrophique, ou pour soutenir les associations spécialisées dans l’accompagnement des victimes de violences. Malheureusement, les choses n’avancent pas aussi vite qu’il le faudrait, au détriment de vies humaines. Il est plus que temps de construire une société nouvelle, où les femmes n’auront plus peur et trouveront enfin l’égalité.
Laureen Genthon et Rachel Kashema