Quelques principes

Vous lisez ici la dernière tribune du groupe de la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de Nanterre. D’une part, parce que nous avons décidé, après de longues années de mandat, de nous retirer et d’autre part, parce que notre groupe ne sera pas représenté dans la prochaine équipe municipale. Nous sommes fiers et honorés d’avoir participé au développement et rayonnement de Nanterre au service de ses habitants et à la mise en place de politiques publiques progressistes et innovantes.

Pour nous, républicains et socialistes, être élu, contrairement à ce que certains semblent penser, n’est pas un tremplin pour autre chose. C’est avant tout servir la population de sa ville dans un principe d’intérêt général qui n’est pas la somme des intérêts particuliers. C’est participer au développement de sa commune en prenant en compte les contraintes rencontrées. C’est mettre en œuvre le principe d’égalité dans le traitement de la demande publique en recherchant l’idéal mais en prenant en compte le réel. Être élu ce n’est pas une sinécure, mais un engagement, plus ou moins long, où l’on décide de se mettre au service du public en consacrant une part de son temps à l’intérêt commun au détriment quelquefois d’une carrière professionnelle et le plus souvent de son entourage familial. Les élus, quels qu’ils soient, n’ont pas besoin d’admiration mais ils ont droit pour le moins à un peu de respect. C’est peut-être trop demander à certains tweeters compulsifs des réseaux sociaux.

Notre ville a tous les atouts pour poursuive son développement dans la continuité de ses valeurs et de son histoire. Elle aura cependant à relever deux défis : celui de la gentrification dans une partie de son territoire et celui de la communautarisation dont on perçoit déjà certaines prémices. Il y a là un double danger d’entre-soi. Autant de risques pour le vivre en commun autour de projets et de valeurs partagés.

Ce n’est pas le moment de partager le bilan de notre action et de notre apport spécifique à l’action municipale de ces dernières années. C’est par contre, il nous semble, le moment de rappeler quelques valeurs auxquelles nous croyons et qui nous semblent être garantes d’harmonie pour demain. Dans le pays des Lumières, en République française, il est possible à la fois : de défendre la laïcité et le modèle social français, d’être pour la liberté d’expression, le respect de la loi, de défendre la planète et les fins de mois, d’être pour l’égalité et de reconnaître les divergences, de critiquer les islamistes et de défendre les droits du peuple palestinien, de lutter contre l’antisémitisme et de critiquer la politique du gouvernement israélien, d’être féministe et de défendre Mila, de défendre le droit au blasphème et de lutter contre les discriminations envers les croyants, d’être pour l’innovation et contre la marchandisation du corps, d’être universaliste et de défendre l’identité de chaque peuple, d’être démocrate et pour la souveraineté des peuples, d’être pro-européen et de critiquer l’Union européenne, d’être germanophile et de constater que Berlin nous mène à la catastrophe, de critiquer le néolibéralisme et de dénoncer les populismes, d’être patriote et de combattre les nationalismes. Voilà ce qui a constitué notre boussole politique durant toutes ces années. Demain, de là où nous serons avec les militants GRS de Nanterre nous continuerons de défendre et d’exprimer ces choix politiques.