Nanterre info - 452 : Mars 2020

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Groupe France Insoumise et Citoyens

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La France des mal-logés, qu’est-ce qu’on attend pour agir ?

Le rapport annuel 2020 de la Fondation Abbé Pierre fait un constat très alarmant sur les conditions indignes et inacceptables des personnes mal-logées. Quatre millions de Français sont sans abri, ou sans logement personnel et plus largement, douze millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement. C’est une situation symptomatique du manque d’hébergement. La préfecture a beau mettre en avant l’augmentation, en cours, des places d’hébergement d’urgence auxquelles s’ajoutent des places réquisitionnées en hôtel, cela laisse encore beaucoup de gens dans la rue et certains sont obligés de vivre dans des squats. Certains hôtels se comportent comme de vrais marchands de sommeil.

La relation humaine et le soutien social sont essentiels.

Les laissés-pour-compte se sentent abandonnés, peu respectés et sont mis à l’écart de tout : cette situation est révoltante. Le devoir de tous est de sensibiliser le public à l’égard des personnes sans domicile et de rappeler que la collectivité tout entière a le devoir de respecter la dignité des personnes en errance. Ne nous habituons pas à la situation du mal-logement en considérant à tort qu’avoir des personnes à la rue ou en squat serait leur faute.

Carton rouge au mal-logement.

Quatre millions de personnes n’ont pas d'autre choix que d’être mal-logées. Comment sommes-nous arrivés à une telle situation ? La baisse constante des budgets consacrés aux politiques sociales conduit à la fracture entre les élites et les populations des périphéries : c’est une réalité sociologique. Dans les villes, il y a une insuffisance de logements sociaux et les logements privés sont chers par rapport aux capacités financières des ménages modestes. Depuis trois ans, les mesures prises par le Gouvernement profitent aux ménages les plus aisés et ce sont toujours les ménages les plus aisés qui apparaissent comme les grands gagnants. À l’opposé de l’échelle sociale, plus des deux tiers des ménages appartenant au plus modestes affichent des pertes de revenu, du fait de l’ensemble des mesures sociales ou fiscales. « On est dans un pays riche et moderne pour la qualité des logements, mais pour tout un pan de la population, il n’y a pas chaussure à son pied » dixit le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. Cela veut dire que notre société a les moyens de faire autrement pour aider les plus fragiles.

La situation sur le mal-logement est aberrante.

Une situation aberrante est celle des demandeurs d’asile : alors que l’État est tenu de proposer un hébergement à tout demandeur d’asile, durant l’instruction de son dossier, nombreux sont ceux qui dorment dans les rues…

Plus de soixante ans après l’appel historique de l’Abbé Pierre, qu’attend-on pour faire du logement une priorité ?

Rossana Morain, Maguy Edorh
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