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NanTerre de femmes
Il y a 1 600 ans, à Nanterre, naissait Geneviève. Fille d’un propriétaire terrien Franc, elle hérite à sa mort de la charge de magistrat municipal. Elle se distingue en 451 lorsque court le bruit que les Huns, menés par le terrifiant Attila, se dirigent vers Paris pour mettre la ville à sac. Geneviève va alors prendre des initiatives et des responsabilités qui dépassent son état de femme à l’époque où elle vit. Selon son hagiographe, elle réussit à convaincre les Parisiens de ne pas s’enfuir face à l’envahisseur, et leur exhorte de s’en remettre à la prière – elle est en effet profondément croyante. Attila ne s’en prend pas à Paris : Geneviève est, à partir de ce moment-là, considérée comme celle ayant sauvé les Parisiens. Et ce n’est pas la seule fois. Un autre épisode raconte qu’elle s’est chargée du ravitaillement de Paris qui connaissait une famine importante. Geneviève aurait même joué un rôle important dans la conversion au christianisme de Clovis, fils de Childéric. Son empreinte dans l’histoire de France est, de ce fait, essentielle.
Aujourd’hui encore, cette femme forte, toujours dans l’action, peut nous inspirer. Elle a su se mettre au service du bien commun, au service de ceux qui étaient dans le besoin, qui avaient faim, et qui craignaient pour leur vie. Elle a su aussi, par ses talents de diplomate, agir en faveur de l’unité et de la paix entre les différents peuples qui se déchiraient dans ce monde gallo-romain en pleine déliquescence. À ce titre, en plus d’être patronne de Paris, elle est aussi la protectrice des gendarmes et des pompiers.
À Nanterre, elle a laissé une empreinte profonde, toujours contemporaine. Notre cathédrale, avec ses nombreuses fresques sur des épisodes de sa vie, porte le nom de Geneviève. En 2017, une monumentale mosaïque d’inspiration byzantine où Geneviève est représentée a été dévoilée au-dessus de la chapelle souterraine qui marque, selon la tradition, le lieu de sa naissance. Enfin, le puits de la rue de l’Église serait miraculeux. Anne d’Autriche, en espérance d’un héritier pour le trône de France, se serait même rendue à ce puits. Par la suite elle a donné naissance au futur Louis XIV. Cet épisode a été rappelé lors de la dernière assemblée générale de la Société d’histoire de Nanterre. La toponymie et le patrimoine de notre ville rendent hommage à cette femme dont le leadership est incontestable. Elle appartient à notre mémoire commune, à nous, habitants de Nanterre.
Donner aux femmes toute leur place dans la vie de la cité, voilà un enjeu toujours contemporain et pour lequel Geneviève de Nanterre a tracé une voie. Certaines suivent, inconsciemment, par leurs engagements multiples, cet exemple : je pense notamment aux femmes présidant des associations, à celles qui s’engagent pour une cause qui leur tient à cœur et dans l’intérêt du bien commun. Nanterre a même eu pendant plus d’une décennie une femme à sa tête ! Des initiatives comme l’École des femmes, récemment implantée dans notre commune, ou encore les cours d’alphabétisation, contribuent à (re)donner aux femmes une dignité et le courage pour aller au-delà de leurs craintes, pour s’emparer de leur destin.
Geneviève de Nanterre est bien toujours présente dans nos mémoires. Puissions-nous, comme elle, garder espoir face aux adversités et être acteurs de notre destinée commune.
Marie Tran, pour l’équipe
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