Nanterre, laboratoire d’initiatives citoyennes ?

En cette fin de mandature 2014-2020, il est temps de poser un regard sur la façon dont les forces vives de notre ville travaillent au service de notre commune : nos 2 600 agents municipaux, notre important tissu partenarial et associatif. Ils sont au cœur de l’action publique et de nos services publics, au quotidien. Alors que la démocratie requiert de plus en plus de participation et de mobilisation citoyennes, c’est d’abord depuis l’intérieur de la municipalité que doit s’imaginer une autre façon de conduire et de revivifier nos politiques publiques.

Nous avons observé des agents largement dévoués à leur travail, experts de leur dossier, indispensables avant toute prise de décision politique. Pour qu’ils puissent agir, il est nécessaire que les élus soient capables de prendre la première de leur responsabilité : donner une ligne politique directrice claire, sans ambiguïté. De façon plus transparente qu’aujourd’hui, les agents doivent savoir quel est le service attendu, pour quelle finalité, et ce, sur l’ensemble de la hiérarchie. On ne peut pas mettre en œuvre, évaluer et rendre des comptes sur une politique sans savoir quels sont les résultats qualitatifs et quantitatifs attendus. Cette transparence doit d’ailleurs se retrouver dans la gestion du personnel municipal : il doit être traité avec justesse, reconnaissance et équité.

Il est aussi primordial de moderniser la gouvernance et la méthode de travail. Diriger seul, « de haut en bas », n’est plus possible. Notre société exige – que ce soient par les revendications des « gilets jaunes » ou les nouvelles demandes de la génération « millenials » dans le monde du travail – une autre façon de s’impliquer dans l’action et la prise de décision. La gouvernance doit être plus horizontale, permettant de gérer les projets de façon transverse, libérant les initiatives des agents, quels que soient leurs « statuts » dans la pyramide hiérarchique. Les personnes au plus près du terrain peuvent avoir les meilleures idées pour gagner en qualité ou en efficacité dans nos services publics !

Bien sûr, la prise de décision politique, surtout au niveau local, doit intégrer et encourager, davantage qu’aujourd’hui, la participation des Nanterriens, tout au long du mandat. Ils sont experts de leur quotidien et mieux à même d’énoncer les problèmes – comme les réussites – et, souvent, de proposer des solutions.

À Nanterre, nous avons la chance de bénéficier d’initiatives citoyennes multiples – l’Agora a été créée pour les accueillir, rappelons-nous… Faisons à nouveau vivre ces initiatives ! Ensemble, favorisons le partage des pratiques ; encourageons les réseaux et les mobilisations de voisins, de mamans, de passionnés ; communiquons davantage sur ce qui existe ; mettons autour de la table l’ensemble des acteurs concernés par un problème pour trouver des solutions !

Les outils numériques permettent de repenser la transmission d’informations et l’échange, tout comme le volontarisme des élus sur le terrain : écouter, débattre et rassembler les volontés d’où qu’elles viennent (surtout quand elles ne pensent pas comme le pouvoir « en place » !), devraient être le premier rôle d’un élu local. Un pouvoir politique créatif sait que soutenir les réponses originales et audacieuses des citoyens engagés dans le tissu associatif ou économique (commerçants, artisans,…) vivifie la société.

Finalement, l’élu ne dispose pas du savoir encyclopédique, mais il a la chance quasiment unique de pouvoir, chaque jour, s’appuyer sur toutes ces forces : agents, associations, acteurs économiques, citoyens. Reconnaître et unir ces talents est la meilleure façon de rendre, simplement, notre vie plus agréable.