Nanterre info - 443 : Mai 2019

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Groupe MoDem et Citoyens

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Ni grand, ni petit, du débat !

Quand ces lignes seront publiées, le grand débat national aura pris fin en Corse et une synthèse des travaux devrait, il faut l’espérer, déboucher sur les propositions qu’attendent les Français. Le mérite de ce « grand débat » national aura été de répondre enfin à la défiance des électeurs vis-à-vis de la classe politique perçue comme sourde à leurs difficultés. Quand le président de la République veut montrer qu’il débat, il le fait au milieu de parterres d’élus locaux ceints de leur écharpe, est-ce un hasard ? Les élus locaux sont le contrepoids indispensable à la bureaucratie d’État qui, parfois avec suffisance, prétend savoir mieux que ceux qui sont sur le terrain ce qu’il faudrait faire. Pour un élu local il n’y a pas de grands et de petits débats. Il se doit d’être « à portée d’engueulade » quand un citoyen vient lui parler d’un problème de propreté, de sécurité, de nuisance sonore ou d’incivilités. Ce débat est aussi celui qui doit être mené avec ses collègues des autres formations du conseil municipal. Dans un conseil, il y a une majorité et une opposition, mais tous peuvent se retrouver quand il s’agit de l’intérêt des habitants. Ce débat se doit pour être constructif de respecter les règles de la courtoisie et de l’éthique républicaines. Opposition ne saurait rimer avec vociférations, ni démocratie avec hystérie. Il y a un ton à trouver pour que l’on puisse discuter utilement, c’est un des principes auquel notre groupe Modem et citoyens est particulièrement attaché et s’efforce d’en montrer l’exemple.

C’est sans doute d’ailleurs ce manque de règles dans le débat publique qui éloigne les Français de la politique. Qui a envie d’écouter une émission télévisée où se fait entendre une cacophonie ? Le débat pose aussi le sujet de la visibilité et de l’accessibilité des instances qui gèrent les territoires. Les Français sont lassés de devoir pour leurs démarches avec les administrations se contenter d’utiliser l’internet. Parler à un humain c’est quand même mieux, et c’est sans doute une des fonctions et un des honneurs des élus que d’être disponibles pour cela. Tout le monde comprend ce qu’une municipalité peut faire ou ne pas faire pour lui. Cela devient plus complexe quand on aborde le sujet des nouvelles instances territoriales. Pour être élu du territoire Paris Ouest La Défense je mesure bien la complexité d’expliquer les compétences de cette instance et encore plus celle de la métropole du Grand Paris avec ses 20 vice-présidents et ses 209 conseillers ! Simplifier le mille-feuille des collectivités est une urgence si l’on veut éviter de dissoudre la responsabilité des communes et par la même celle du rôle des élus. Enfin, il y a le temps du débat et celui de la décision, le plus essentiel pour changer la vie des Français. Jean de La Fontaine en a dit l’essentiel :

« Ne faut-il que délibérer

La cour en conseillers foisonne

Est-il besoin d’exécuter,

L’on ne trouve plus personne. »

* Conseil tenu par les rats

Plus jamais de Christchurch !

Avec mon collègue Gilles Norroy, je me suis rendu à la mosquée El Emir Abdel-kader au lendemain de l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande pour témoigner à la communauté musulmane rassemblée dans la prière du vendredi notre soutien et compassion. L’accueil que nous avons reçu de l’imam et des fidèles, la dignité et le calme de tous me confortent dans l’idée qu’ils sont la meilleure réponse à apporter à la haine.

Gilles Norroy et Touati Ferhat

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