Nanterre info - 443 : Mai 2019

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Groupe Communistes et d'Initiative Citoyenne

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Arrêter les violences faites aux femmes

En France, on continue de mourir parce qu’on est une femme. Malgré les efforts des associations sur le terrain, les chiffres des homicides de femmes restent très élevés. Depuis le début de l’année, au moins 40 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-compagnon. Les enfants subissent lourdement les conséquences de ces meurtres, qu’ils en soient eux-mêmes victimes ou témoins, ou se retrouvent orphelins.

En région francilienne, nous sommes particulièrement concernés : plus d’une Francilienne sur dix est victime de violences au sein du couple. Les femmes hésitent toujours à saisir la justice : sur les 225 000 femmes majeures qui se déclarent victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint en 2017, une sur cinq seulement déclare avoir porté plainte. Les dispositifs de mise à l’abri des femmes sont en effet très insuffisants. Les femmes sont obligées de quitter leur domicile et se retrouvent livrées à elles-mêmes avec leurs enfants. Un mouvement de libération de la parole émerge, mais il doit être suivi d'effets sur le terrain : il faut des structures d'hébergement, des personnels formés, dans les services sociaux, dans les services d'urgence à l'hôpital, ou dans les commissariats et gendarmeries. Ce mouvement doit aussi servir à nous interroger collectivement sur le coût social de valeurs stéréotypées à l’extrême. Via un travail de prévention dès l’enfance, il faut déconstruire une certaine vision caricaturale de la masculinité, dans laquelle l’homme, nécessairement invulnérable, résout tous les problèmes par la violence.

La ville de Nanterre mène plusieurs actions de prévention et de protection pour lutter contre les violences faites aux femmes. Une journée d'information réunissant les acteurs locaux a permis l'année dernière de sensibiliser de nombreux professionnels. Les évènements sportifs, comme le gala de boxe thaï féminine, sont aussi l'occasion de communiquer vers le grand public. En outre, la ville finance des associations spécialisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes comme le CIDFF, l’AFED, l’ADAVIP. Nous souhaitons renforcer dans les prochaines années la mobilisation d'un réseau et d'une dynamique locale autour de ces questions.

Mais chacun doit jouer son rôle. Malgré la proclamation de l’égalité femmes-hommes comme « grande cause » du quinquennat, le budget alloué est le plus faible du Gouvernement. Le département des Hauts-de-Seine, en dépit d’un excédent budgétaire de plus de 400 millions d'euros, n'a pas jugé bon d’augmenter les subventions aux associations spécialisées dans l'accompagnement des femmes victimes de violence. Le groupe CIC demande à toutes les institutions concernées de mettre en œuvre de façon urgente des mesures significatives pour contrer ce fléau des violences faites aux femmes.

Zahra Boudjemaï

Groupe Communistes et d'Initiative Citoyenne

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