Groupe Mouvement républicain et citoyen

U Arena : le fait du Prince !
A
près de nombreux débats et quelques recours, on s’accorde pour saluer la construction de l’Arena, grande salle de spectacle, où joue l’équipe du rugby du Racing 92. C’est incontestablement une réussite architecturale et technologique et un équipement majeur de notre commune et de la métropole. Notre ville peut en attendre des retombées positives en matière d’animation, d’activités et de renom.
Son inauguration en octobre dernier a balayé toutes les réserves dans l’euphorie de disposer de la plus grande salle de spectacle d’Europe avec une capacité avoisinant les 40 000 places pour les concerts et de pouvoir être un lieu de développement sportif national et international, avec notamment un club de rugby historique résident. De plus, le choix du comité olympique de Paris 2024 n’en a fait que renforcer l’intérêt.
Question financement de cet équipement, on nous a expliqué urbi et orbi (1) qu’il s’agissait d’une opération totalement privée. Les choses sont moins simples. Certes, le président du Racing 92 s’est engagé sur ses propres deniers à la réussite de cette opération, mais celle-ci a été rendue possible par la vente de 30 000 m² de bureaux dans les flancs du stade au conseil départemental pour y installer ses locaux. Une participation publique de 167 millions d’euros qui équilibrait l’opération et la rendait possible. C’est en quelque sorte un partenariat public privé (PPP) à l’envers, dans lequel le public vient sécuriser financièrement une opération privée sans en attendre quelque avantage en retour.
La vieille histoire de la socialisation des charges et de la privatisation des profits. Force est de constater qu’en son temps, ce montage original n’a guère soulevé de réserves.
Cerise sur le gâteau, le 7 mai dernier, au détour d’un article du Parisien, nous apprenions que Patrick Devedjian, président du conseil départemental et aussi de l’Établissement public d’aménagement Paris La Défense (qui a succédé à l’Epadesa), envisageait de lui donner son nom, via le versement de 3 millions d’euros par an sur dix ans, soit au total 30 millions. Même le maire de la ville où se trouve cette structure n’avait pas l’air d’en avoir été informé. Bref, exit U Arena. Vive Paris La Défense Arena !
Engager 30 millions d’euros d’argent public, d’impôts des citoyens, dans une campagne de communication interpelle. La libre administration des collectivités n’autorise pas tout. Ce montant pourrait être consacré plus utilement à d’autres urgences. Il n’est pas de la vocation d’une collectivité à participer financièrement au naming d’un équipement privé, ni à le subventionner. On aimerait connaître l’avis du représentant de l’État dans le département, qui siège lui aussi au conseil d’administration de Paris La Défense. Par cette décision très contestable, Patrick Devedjian entend installer l’autorité de Paris La Défense sur cette partie du territoire. Avec cette décision, il installe « un cheval de Troie ». Nous connaissons la suite de l’histoire…
Tout cela annonce une volonté de contrôler la réalisation du futur quartier des Groues, avec la bénédiction (au moins tacite) de l’État. L’avis des Nanterriens n’étant que très secondaire.
(1) À la ville et hors les murs
Son inauguration en octobre dernier a balayé toutes les réserves dans l’euphorie de disposer de la plus grande salle de spectacle d’Europe avec une capacité avoisinant les 40 000 places pour les concerts et de pouvoir être un lieu de développement sportif national et international, avec notamment un club de rugby historique résident. De plus, le choix du comité olympique de Paris 2024 n’en a fait que renforcer l’intérêt.
Question financement de cet équipement, on nous a expliqué urbi et orbi (1) qu’il s’agissait d’une opération totalement privée. Les choses sont moins simples. Certes, le président du Racing 92 s’est engagé sur ses propres deniers à la réussite de cette opération, mais celle-ci a été rendue possible par la vente de 30 000 m² de bureaux dans les flancs du stade au conseil départemental pour y installer ses locaux. Une participation publique de 167 millions d’euros qui équilibrait l’opération et la rendait possible. C’est en quelque sorte un partenariat public privé (PPP) à l’envers, dans lequel le public vient sécuriser financièrement une opération privée sans en attendre quelque avantage en retour.
La vieille histoire de la socialisation des charges et de la privatisation des profits. Force est de constater qu’en son temps, ce montage original n’a guère soulevé de réserves.
Cerise sur le gâteau, le 7 mai dernier, au détour d’un article du Parisien, nous apprenions que Patrick Devedjian, président du conseil départemental et aussi de l’Établissement public d’aménagement Paris La Défense (qui a succédé à l’Epadesa), envisageait de lui donner son nom, via le versement de 3 millions d’euros par an sur dix ans, soit au total 30 millions. Même le maire de la ville où se trouve cette structure n’avait pas l’air d’en avoir été informé. Bref, exit U Arena. Vive Paris La Défense Arena !
Engager 30 millions d’euros d’argent public, d’impôts des citoyens, dans une campagne de communication interpelle. La libre administration des collectivités n’autorise pas tout. Ce montant pourrait être consacré plus utilement à d’autres urgences. Il n’est pas de la vocation d’une collectivité à participer financièrement au naming d’un équipement privé, ni à le subventionner. On aimerait connaître l’avis du représentant de l’État dans le département, qui siège lui aussi au conseil d’administration de Paris La Défense. Par cette décision très contestable, Patrick Devedjian entend installer l’autorité de Paris La Défense sur cette partie du territoire. Avec cette décision, il installe « un cheval de Troie ». Nous connaissons la suite de l’histoire…
Tout cela annonce une volonté de contrôler la réalisation du futur quartier des Groues, avec la bénédiction (au moins tacite) de l’État. L’avis des Nanterriens n’étant que très secondaire.
(1) À la ville et hors les murs
André Cassou et Francis Masanès
Groupe Mouvement républicain et citoyen