Groupe Mouvement républicain et citoyen

Vigilance sans repentance
L
’intervention du président de la République au collège des Bernardins le mois dernier, devant les évêques catholiques, conduit à une franche inquiétude.
Il n’est pas dans notre vision d’interdire au président de la République de dialoguer avec les autorités religieuses, ni d’échanger des idées sur la foi et l’action publique, tout comme celle de nier le lien incontestable qui a existé historiquement entre le christianisme et la France et encore moins le fait d’oublier que la République s’est construite à la fin du XIXe siècle dans une confrontation violente avec l’Église catholique notamment autour des lois sur l’école. D’ailleurs, il aura fallu attendre 1892 et le pape progressiste Léon XIII pour que l’Église de France rejoigne la République à la suite de la publication de son encyclique Au milieu des sollicitudes. Signe que les choses n’allaient pas de soi jusqu’alors !
De plus, le citoyen Emmanuel Macron a le droit de penser et d’exprimer ce qu’il veut.
Mais le président est à la tête d’une République « indivisible, laïque, démocratique et sociale » comme le dit l’article premier de notre Constitution. Aussi l’histoire d’un « lien abîmé entre l’Église et l’État » qu’il a raconté résonne comme celui d’une négation de la loi de 1905 ; celui-ci est définitivement coupé puisque c’est la République, elle-même, qui l’a fait disparaître par la loi : il n’y a plus de lien ; il n’y a donc rien à réparer !
L’Église catholique s’est opposée à la pilule contraceptive en 1967, au droit à l’avortement en 1975, au mariage pour tous en 2013, c’était son droit. Ces lois établissent des libertés. Les croyants ont le droit de ne pas les utiliser. Mais aucune institution religieuse ne peut entraver leur exercice. Votées par le Parlement, elles sont aujourd’hui la loi commune, la loi de TOUS.
De la même façon, comment peut-on, sans risques pour la paix civile, appeler les courants religieux à importer leur foi dans le débat sans risquer d’enflammer les esprits ? On ne saurait mieux préparer la communautarisation de la vie politique…
La laïcité n’est pas une valeur, mais un principe de droit politique d’organisation de notre société qui garantit la liberté absolue de conscience comme l’harmonie sociale. La laïcité, ce n’est donc pas la négation du fait religieux, qu’il soit juif, chrétien, musulman ou autre, du droit de croire ou de ne pas croire. Mais parce qu’elle est une condition de la tolérance, la laïcité ne peut justement pas tolérer une conviction qui présente comme une erreur tout autre discours que le sien et qui l’impose comme seule vérité.
Les ambiguïtés d’une partie de la gauche, qui se souvient soudain qu’elle est historiquement porteuse de la laïcité lorsque c’est l’Église catholique qui est en cause en faisant souvent preuve de complaisance à l’égard d’autres religions, n’aident pas à ce que ce débat – qui est manifestement devant nous – soit clairement mené.
Victor Hugo disait « Je veux l’Église chez elle, et l’État chez lui », cela reste d’une ardente actualité…
Il n’est pas dans notre vision d’interdire au président de la République de dialoguer avec les autorités religieuses, ni d’échanger des idées sur la foi et l’action publique, tout comme celle de nier le lien incontestable qui a existé historiquement entre le christianisme et la France et encore moins le fait d’oublier que la République s’est construite à la fin du XIXe siècle dans une confrontation violente avec l’Église catholique notamment autour des lois sur l’école. D’ailleurs, il aura fallu attendre 1892 et le pape progressiste Léon XIII pour que l’Église de France rejoigne la République à la suite de la publication de son encyclique Au milieu des sollicitudes. Signe que les choses n’allaient pas de soi jusqu’alors !
De plus, le citoyen Emmanuel Macron a le droit de penser et d’exprimer ce qu’il veut.
Mais le président est à la tête d’une République « indivisible, laïque, démocratique et sociale » comme le dit l’article premier de notre Constitution. Aussi l’histoire d’un « lien abîmé entre l’Église et l’État » qu’il a raconté résonne comme celui d’une négation de la loi de 1905 ; celui-ci est définitivement coupé puisque c’est la République, elle-même, qui l’a fait disparaître par la loi : il n’y a plus de lien ; il n’y a donc rien à réparer !
L’Église catholique s’est opposée à la pilule contraceptive en 1967, au droit à l’avortement en 1975, au mariage pour tous en 2013, c’était son droit. Ces lois établissent des libertés. Les croyants ont le droit de ne pas les utiliser. Mais aucune institution religieuse ne peut entraver leur exercice. Votées par le Parlement, elles sont aujourd’hui la loi commune, la loi de TOUS.
De la même façon, comment peut-on, sans risques pour la paix civile, appeler les courants religieux à importer leur foi dans le débat sans risquer d’enflammer les esprits ? On ne saurait mieux préparer la communautarisation de la vie politique…
La laïcité n’est pas une valeur, mais un principe de droit politique d’organisation de notre société qui garantit la liberté absolue de conscience comme l’harmonie sociale. La laïcité, ce n’est donc pas la négation du fait religieux, qu’il soit juif, chrétien, musulman ou autre, du droit de croire ou de ne pas croire. Mais parce qu’elle est une condition de la tolérance, la laïcité ne peut justement pas tolérer une conviction qui présente comme une erreur tout autre discours que le sien et qui l’impose comme seule vérité.
Les ambiguïtés d’une partie de la gauche, qui se souvient soudain qu’elle est historiquement porteuse de la laïcité lorsque c’est l’Église catholique qui est en cause en faisant souvent preuve de complaisance à l’égard d’autres religions, n’aident pas à ce que ce débat – qui est manifestement devant nous – soit clairement mené.
Victor Hugo disait « Je veux l’Église chez elle, et l’État chez lui », cela reste d’une ardente actualité…
André Cassou et Francis Masanès
Groupe Mouvement républicain et citoyen