Nanterre info - 432 : Mai 2018

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Que reste-t-il de Mai 68?

Q

uelle explosion en mai 1968 ! C’est à Nan­terre, sur le campus de l’université, que les premières contestations sont nées. La mo­bilisation des étudiants de Nanterre gagne rapidement les ouvriers de Citroën, qui occupent leurs usines, et les machines de production sont mises à l’arrêt. Les mani­festations gagnent les rues de Paris où des affrontements ont lieu avec la police ; les rues sont dépavées, les voitures sont brû­lées. Les jeunes revendiquent leur opinion, en manifestant les poings levés. La société toute entière est ébranlée.
La parole est donnée au pavé : Nanterre est sous les pavés, Paris est sous les pavés !
Notre ville de Nanterre a reçu en héritage le mouvement de Mai 68. Actuellement, à l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, la ville nous donne la possibilité, aux ha­bitants, aux visiteurs et aux touristes, de lire et de comprendre les évènements tels qu’ils se sont déroulés à Nanterre : on peut voir, çà et là dans la ville, place de l’Hôtel-de-Ville, au parc des Anciennes-Mairies, mais aussi à l’espace d’art La Terrasse, des photos prises pendant les évènements de Mai 68, des documents et des œuvres. Ces expositions sont visibles de mars à mai 2018. Ces archives deviennent, au­jourd’hui, une certaine fierté pour la ville.
À l’issue de ces évènements, quel boule­versement pour la société française ! Ce mouvement protestataire a transformé la société toute entière. Mai 68 fut un pavé de désirs lancé dans la marre « d’un ras le bol » qui a provoqué de grands change­ments, au plan moral, dans notre société : désormais, il est interdit d’interdire ; cha­cun se souvient de ce slogan qui préco­nisait la liberté. Partout, sur les murs, on pouvait lire : « il est interdit d’interdire ! »
Aujourd’hui, cinquante ans après, quelle déconvenue ! Notre époque actuelle est in­terdire le plus de choses possibles ; comme si la société avait vu déferler sur elle-même de nouvelles menaces : la pollution at­mosphérique (le pollen), la vache folle, le dérèglement climatique, la vitesse sur les routes, le chômage, etc. De telle sorte que les pouvoirs publics débordés répondent par l’interdiction, l’opprobre, l’exclusion et même la prison.
Ce « florilège » des interdits est le propre de notre société actuelle, où ce sont les lois qui doivent dicter au citoyen la bonne conduite et le sens moral. Les jeunes gé­nérations, encadrées par les interdits de tous genres, cherchent des repères ; et on se demande même s’il ne faut pas revenir en arrière et prôner, comme autrefois, que « tout ce qui n’est pas interdit est permis ». Mais aujourd’hui, il est interdit de revenir en arrière. C’est là toute la difficulté de la société contemporaine.

La municipalité se doit de mettre en place un dispositif de prévention…
Eu égard au grave incident qui s’est pro­duit au collège Évariste-Galois, nous de­vons éviter toute psychose mais prendre tout de même au sérieux les évènements survenus dans ce collège du quartier Pa­blo-Picasso classé en REP plus. Une bon­bonne d’acide chlorhydrique additionnée d’aluminium a été lancée dans la cour de récréation. Ce sont les enseignants qui ont réussi à écarter l’engin et à ainsi éviter une catastrophe. Ce n’est pas la première fois que de tels faits se produisent dans ce collège. De grands problèmes existent avec une partie de la jeunesse en déshérence ; il est grand temps que des décisions soient prises par les élus en charge de ces pro­blématiques. La municipalité se doit de mettre en place un dispositif de préven­tion et de sécurité dans ce quartier afin de réduire les risques aux abords du collège et d’assurer la sérénité nécessaire à la trans­mission du savoir…

Maguy Edorh, Touati Ferhat

Pour nous contacter : 07 63 18 53 58

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