Nanterre info - 427 : décembre 2017

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Les réformes de l’État, qui gagne ? Qui perd ?

L

a réforme des retraites est indispensable, tous en conviennent. Mais elle ne peut se réduire à des mesures purement technocratiques. Si toutes les solutions doivent être étudiées, seules celles qui préservent la solidarité et qui renforcent la justice sociale sont acceptables.

Unifier les régimes : la branche vieillesse ne constitue pas une assise suffisante pour financer les retraites ; il faut donc réorganiser le système social, que nous souhaitons, doit être bâti autour d’un axe principal : l’échange entre générations successives. Chaque individu commence par recevoir de ses aînés, qui l’ont mis au monde, qui l’entretiennent, le soignent et lui permettent de s’instruire. Ensuite, il devient adulte et il devient producteur ; maintenant, c’est à son tour de rendre la pareille aux personnes âgées que sont devenus ses parents et leurs contemporains grâce à qui il est devenu ce qu’il est. Compte tenu de cela, la réforme des retraites ne peut pas être réalisée dans le cadre des trois douzaines de régimes que la France compte actuellement. Il est nécessaire de passer à un système unique des retraites par répartition, pour sortir du système compliqué à l’heure actuelle et du gaspillage qu’il engendre ; mais aussi pour organiser correctement l’échange intergénérationnel, dont le cadre n’est pas socioprofessionnel mais national.

Bref, concernant la retraite, notre solidarité est à l’épreuve. Il est indispensable de renouer le lien intergénérationnel.
Réflexion éthique, quelle bioéthique en 2018 ?
Que nous réserve la loi bioéthique ? La pro- chaine loi doit, en principe, être précédée par des « états généraux » organisés par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : l’objectif est de permettre un large débat public sur ces sujets difficiles qui ne concernent pas que les médecins et les scientifiques. L’un des enjeux importants sera de suivre comment cette consultation va être menée. Sera-t-elle mise en place a minima, avec quelques soirées rapidement organisées ? Ou organisera-t-on un vaste débat populaire, avec pédagogie et équité de traitement entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre, participation citoyenne par Internet ? L’information circule, déjà, que certains sujets sociétaux seront abordés et débattus, notamment l’ouverture de la PMA aux célibataires et aux couples de femmes. Bien que reconnaissant des inconvénients majeurs à cette extension, une majorité d’experts s’y déclare favorable sous la pression de certains lobbys…
L’incontournable « droit à disposer de son corps » est ainsi devenu une des valeurs suprêmes, source de toutes les dérives éthiques du dernier demi-siècle, sera au programme ; mais aussi les thermes tels que la recherche médicale sur l’embryon, le diagnostic pré- natal, l’insémination ou le don d’organes post-mortem et la levée de l’anonymat du don des gamètes. De nouvelles pratiques seront, aussi, débattues, telles que la création de chimères homme/animal (par exemple, des porcs génétiquement modifiés pourraient être donneurs d’organes pour les humains). Bienvenue dans notre nouveau monde « transhumaniste » !...

Travail et dignité de l’homme
Gagner sa vie et celle de sa famille fait partie de la dignité de la personne. D’où le devoir, pour chaque État d’assurer aux concitoyens les conditions d’un travail digne. Le nouveau code du travail préconise la levée des freins à l’embauche, participation plus grande des salariés aux décisions : les objectifs semblent servir l’homme.
Concernant les travailleurs détachés, il a fallu plus de dix ans pour que la directive Bolkenstein de 2006 ne soit plus considérée comme intouchable. Et pourtant, cette initiative de la Commission européenne en 2005 fut l’une des causes du rejet par les Français du traité constitutionnel de l’UE. Nous ne pouvons qu’approuver le président de la République de s’attaquer enfin au dumping social qu’elle a engendré ; ce qui est très injuste pour un pays d’accueil comme la France. Cette réaction bien tardive heurte les droits acquis d’autres pays, comme la Pologne, qui logiquement ne veulent pas y renoncer.
Trouver des solutions justes n’est pas facile et cela exige un débat franc entre les différents pays.

Maguy EDORH, Touati FERHAT

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