Nanterre info - 424 : Septembre 2017

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Groupe Mouvement Républicain et Citoyen

Les collectivités locales devront continuer à se serrer la ceinture

L

’État a toujours plus ou moins es­sayé de reporter sa faute sur les col­lectivités locales notamment lorsque ses ressources sont en baisse. Nico­las Sarkozy avait amorcé en 2010 un mouvement de réduction des dota­tions aux collectivités pour améliorer les comptes de l'État et rentrer dans les critères européens. C’est à cette occasion que la taxe professionnelle a été supprimée.
Ce mouvement a continué sous le mandat de François Hollande où ce n’est pas moins de 10 milliards d’eu­ros de dotations de l’État qui n’au­ront pas été versés. Ainsi, les mon­tants de la péréquation sont passés de 41,5 milliards d'euros en 2013 à 30,8 milliards en 2017.
Emmanuel Macron, le nouveau président de la République s’inscrit dans la lignée de ses deux prédéces­seurs : Nicolas Sarkozy et François Hollande. En effet, il tient à ce que la France rentre dans les critères eu­ropéens de 3 % de déficit public. Les mêmes causes produisent les mêmes effets...
Le 17 juillet dernier, Emmanuel Macron a annoncé aux collectivités locales un objectif de 13 milliards d'économies sur 5 ans qui va se ca­ractériser par la suppression d’au moins 70 000 agents de celles-ci, un nouveau gel du point d’indice ou encore la gestion différenciée des statuts des fonctions publiques (État, collectivités territoriales, hos­pitalière)… Or, il a oublié d’annoncer un décret, pris trois jours plus tard, qui annule pas moins de 300 millions d’euros de crédits de l’État destinés aux collectivités territoriales, pour cette année, alors même qu’il venait de s’engager à ne pas baisser brutale­ment les dotations. De quoi remettre en cause des projets qui auraient pu être soutenus en investissement.

Comment comprendre cette logique, lorsque l’on sait que l'investissement public provient à 74 % des collectivi­tés locales ? Comment comprendre que les collectivités doivent conti­nuer à réduire leurs activités, même si des rationalisations de services et d’équipements étaient nécessaires ? La Cour des comptes, elle-même, avait applaudi des deux mains l’exemplarité des collectivités du­rant ces cinq dernières années qui ont réduit de moitié leurs dépenses, là où l’État continue toujours à être responsable de 80 % de l'endette­ment public.
En poursuivant mordicus cet objectif de réduction à 3 % de déficit imposé par l’Europe, on risque d'attenter à la cohésion des territoires et au soutien des plus fragiles.
Jusqu’à présent Nanterre s’en est plutôt bien sortie en redimension­nant son service public, malgré un manque de 30 millions d’euros de­puis 2012. Qu’en sera-t-il demain ?

André Cassou et Francis Masanès

Groupe Mouvement Républicain et Citoyen

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