Groupe Mouvement Républicain et Citoyen
POLD : vers un impossible projet de territoire
P
aris-Ouest-La-Défense (POLD), territoire de onze villes regroupant 560 000 habitants, doit maintenant se doter d’un projet pour assurer son rôle moteur au sein de la métropole du Grand Paris, conformément aux compétences que la loi lui a confié.
Plusieurs axes de travail sont proposés : développement économique, équilibre résidentiel, transports, environnement et cadre de vie.
Avec le bassin économique de La Défense, le potentiel de l’ensemble du territoire est unique en France, même s’il connaît de fortes disparités. Quoi de comparable entre Neuilly et Nanterre ? Des revenus moyens quatre fois supérieurs d’un côté, quatre quartiers en politique de la ville à Nanterre (on les appelait avant « quartiers sensibles »), aucun dans les dix autres villes du territoire.
54 % de logements sociaux à Nanterre, contre 4 % à Neuilly ; sept communes sur onze en dessous du seuil de 25 % de logements sociaux : pour l’équilibre résidentiel, on part de loin…
Toute honte bue, les initiateurs du projet de territoire n’y vont pas par quatre chemins. Ils comptent profiter de la dévolution de la compétence « habitat » au territoire pour mutualiser le pourcentage des logements sociaux. Ainsi, les 54 % de logements sociaux de Nanterre permettraient au territoire de tutoyer les 25 % exonérant ainsi définitivement les communes d’un quelconque effort de solidarité. Cyniquement, ils l’écrivent même dans le premier document de travail porté à la connaissance des élus : « Les communes ayant perdu la maîtrise opérationnelle par la loi de leur politique de l’habitat, il est prévisible que le calcul des 25 % de logements sociaux s’applique demain au seul territoire, ce qui serait une avancée pour plusieurs villes dont la densité actuelle et la topographie ne permet pas la densification. » Passez muscade, le coup de Jarnac se prépare !
Nous sommes loin d’un accord sur de telles bases…
De son côté, le Schéma régional d’habitation et d’hébergement (SRHH) retient une politique de production de logements très ambitieuse : 4 300 logements par an sur le territoire, dont 1 700 au titre du rattrapage de logements sociaux dans les villes qui en manquent et que les maires n’entendent pas construire. Ils ont d’ailleurs voté en décembre contre la ratification du SRHH.
Mais celui-ci est aussi très contraignant pour notre ville puisque les communes ayant plus de 35 % de logements sociaux, ne pourront désormais plus construire que 25 %, là, où notre PLU en prévoit 40 %. Les difficultés rencontrées pour obtenir des agréments vont se renforcer.
De plus, pour les projets de rénovation urbaine (NPNRU2) au Parc Sud, au Chemin-de-l’Île et au Petit-Nanterre, les logements sociaux démolis devront être reconstitués en dehors de la commune. Tout cela n’est pas acceptable pour Nanterre ! Nous avons donc, nous aussi, donné un avis défavorable.
Voilà sur la question centrale de « l’équilibre résidentiel » le contexte dans lequel se prépare le projet de territoire. Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre si on en croit le dicton, mais si on y ajoute le contexte politique et le calendrier qui est devant nous, on annonce un avis de gros temps.
Plusieurs axes de travail sont proposés : développement économique, équilibre résidentiel, transports, environnement et cadre de vie.
Avec le bassin économique de La Défense, le potentiel de l’ensemble du territoire est unique en France, même s’il connaît de fortes disparités. Quoi de comparable entre Neuilly et Nanterre ? Des revenus moyens quatre fois supérieurs d’un côté, quatre quartiers en politique de la ville à Nanterre (on les appelait avant « quartiers sensibles »), aucun dans les dix autres villes du territoire.
54 % de logements sociaux à Nanterre, contre 4 % à Neuilly ; sept communes sur onze en dessous du seuil de 25 % de logements sociaux : pour l’équilibre résidentiel, on part de loin…
Toute honte bue, les initiateurs du projet de territoire n’y vont pas par quatre chemins. Ils comptent profiter de la dévolution de la compétence « habitat » au territoire pour mutualiser le pourcentage des logements sociaux. Ainsi, les 54 % de logements sociaux de Nanterre permettraient au territoire de tutoyer les 25 % exonérant ainsi définitivement les communes d’un quelconque effort de solidarité. Cyniquement, ils l’écrivent même dans le premier document de travail porté à la connaissance des élus : « Les communes ayant perdu la maîtrise opérationnelle par la loi de leur politique de l’habitat, il est prévisible que le calcul des 25 % de logements sociaux s’applique demain au seul territoire, ce qui serait une avancée pour plusieurs villes dont la densité actuelle et la topographie ne permet pas la densification. » Passez muscade, le coup de Jarnac se prépare !
Nous sommes loin d’un accord sur de telles bases…
De son côté, le Schéma régional d’habitation et d’hébergement (SRHH) retient une politique de production de logements très ambitieuse : 4 300 logements par an sur le territoire, dont 1 700 au titre du rattrapage de logements sociaux dans les villes qui en manquent et que les maires n’entendent pas construire. Ils ont d’ailleurs voté en décembre contre la ratification du SRHH.
Mais celui-ci est aussi très contraignant pour notre ville puisque les communes ayant plus de 35 % de logements sociaux, ne pourront désormais plus construire que 25 %, là, où notre PLU en prévoit 40 %. Les difficultés rencontrées pour obtenir des agréments vont se renforcer.
De plus, pour les projets de rénovation urbaine (NPNRU2) au Parc Sud, au Chemin-de-l’Île et au Petit-Nanterre, les logements sociaux démolis devront être reconstitués en dehors de la commune. Tout cela n’est pas acceptable pour Nanterre ! Nous avons donc, nous aussi, donné un avis défavorable.
Voilà sur la question centrale de « l’équilibre résidentiel » le contexte dans lequel se prépare le projet de territoire. Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre si on en croit le dicton, mais si on y ajoute le contexte politique et le calendrier qui est devant nous, on annonce un avis de gros temps.
André Cassou et Francis Masanès
Groupe Mouvement Républicain et Citoyen