Dans la famille Tisserand, le père, Antoine, et le fils, Damian, 7 ans, s’adonnent tous les samedis matin à leur sport favori, les échecs. Non en tête-à-tête, mais côte à côte devant l’ordinateur. Depuis la mi-octobre, le rendez-vous avec les autres membres du club et le professeur, Christophe Guéneau, n’a plus lieu dans la salle de quartier Soufflot mais derrière un écran à la maison. C’est d’ailleurs Antoine, informaticien dans la vie, qui a aidé à mettre en place les cours à distance. « Environ 80 % de nos 50 inscrits continuent les cours du samedi à distance, se félicite Christophe. L’intérêt est que l’on peut montrer plus facilement les coups aux autres et que le cours reste en ligne. » Antoine qui s’est inscrit dans le sillage de son fils ne tarit pas d’éloges sur les échecs : « Ils développent l’esprit d’analyse, donnent des clés pour appréhender des situations inconnues, incitent à réfléchir avant de prendre une décision. C’est très utile dans la vie ! »
À l’origine de la création de la section échecs de l’ESN en mars 2008, il y a un autre adepte du petit roque et du coup du berger, Joël Smith, président du club et directeur de l’école Abdelmalek-Sayad. Convaincu des vertus pédagogiques de ce jeu, Joël a introduit les échecs dans la vie de l’école à la rentrée 2016, notamment au travers d’une initiation pour tous les élèves de CE1. À l’avenir, il aimerait aller plus loin en intégrant pleinement cette pratique dans le programme scolaire avec l’appui d’un « vrai » professeur d’échecs, et organiser des tournois interclasses. « C’est un sport que les enfants adorent. Les plus motivés continuent au club de l’ESN. » Quant à Christophe, il espère féminiser davantage les effectifs du club. « Avec le succès de la série Le Jeu de la dame, l’histoire d’une jeune championne d’échecs, on sent qu’il y a un nouvel engouement. »