Avec 170 000 licenciées dans l’Hexagone, le football féminin connaît un essor considérable. En 2011, seules 54 000 femmes pratiquaient en club. Un boom qui s’explique par les performances des équipes de Lyon (qui vient de remporter une 4e Ligue des champions) du Paris-Saint-Germain ou de Montpellier, mais aussi la volonté des grands clubs de se tourner vers la pratique féminine et la médiatisation de matches importants. Et ça ne va pas s’arrêter là. Avec l’organisation de la Coupe du monde 2019 dans neuf villes françaises, les clubs amateurs s’attendent à une vague importante d’inscriptions pour la saison 2019/2020. Une aubaine pour l’AJSC Nanterre et l’ESN qui, dans le cadre de l’appel à projets sur le sport au féminin de la Charte d’orientations du sport, se sont engagés à développer la pratique sur leurs pelouses respectives.
« Pour nous cette Coupe du monde en France tombe à pic, appuie Ousman Diaby, directeur technique de l’ESN football. On lance notre section féminine à la rentrée et nous avons besoin de recruter. » Aujourd’hui, le club ne compte en effet qu’une petite vingtaine de joueuses âgées de 5 à 13 ans. « Au-delà nous n’avons pas de joueuses. On bloque et c’est à ce niveau que nous voulons nous développer. » Autorisées par la fédération à évoluer en équipe mixte jusqu’à leurs 13 ans, les jeunes joueuses sont ensuite contraintes de rejoindre les équipes 100 % féminines des clubs voisins pour continuer.
Avec l’ouverture en septembre d’une nouvelle pelouse synthétique au stade Gabriel-Péri, le club disposera d’infrastructures suffisantes pour accueillir ses recrues : « Les joueuses doivent avoir les mêmes conditions d’entraînement que les hommes. Hors de question de faire du foot au rabais. »
Côté AJSCN, afin de répondre à une demande plus importante chaque début de saison, les dirigeants ont ouvert une section féminine en 2011. Cinq ans plus tard, ils alignaient leur toute première équipe, des U18, en championnat. Aujourd’hui, quinze jeunes femmes constituent l’équipe senior et l’an prochain, huit nouvelles les rejoindront. « Nous pourrons enfin disputer le championnat à 11. Nous débuterons au plus bas niveau départemental, en excellence, et la montée sera bien évidemment notre objectif. Nous y travaillons déjà », explique Nabil Acharkaoui, le coach. Si le club compte lui aussi quelques jeunes pousses chez les 5-13 ans, il cherche à attirer afin « de former de nouvelles joueuses et constituer une réserve qui, à moyen terme, pourrait intégrer l’équipe première ».