Petite pause bien méritée à l’ombre d’un arbre. Ce mercredi de mai, Milla, Fouchata, Kim, Sonia et Linda viennent de planter des melons dans l’un des six grands bacs installés square de la Brèche, au pied de l’immeuble du Vallona. Ces cinq femmes font partie de l’association Altaïr, dont les fenêtres donnent sur le square, et qui accueille des personnes en situation d’exclusion sociale ou atteintes de maladies chroniques. Chaque mercredi après-midi, elles participent aux ateliers jardinage proposés par Younès, le diététicien de l’association. C’est à l’initiative de celui-ci qu’un projet de jardin thérapeutique a été déposé dans le cadre du budget participatif 2021 et a bénéficié d’une aide de 10 000 euros de la ville. « Le jardinage a des effets positifs sur la tension et le stress. C’est une parenthèse nature qui fait du bien, explique-t-il. Nous avons installé les bacs en décembre dernier et nous avons commencé les plantations début mars. » Depuis, haricots verts, tomates, pommes de terre et herbes aromatiques poussent à vitesse grand V. Une maman et ses deux enfants sont attirées par les fraises qui mûrissent. « N’hésitez pas à venir nous aider ! » leur lance Younès après leur avoir expliqué l’objectif du projet. Kim, une résidente en fauteuil roulant, vient tous les mercredis pour jardiner dans le bac accessible aux personnes à mobilité réduite. « Lorsque j’étais jeune à Alger, nous passions beaucoup de temps à travailler dans notre jardin. L’odeur de la terre arrosée est un souvenir très ancré de mon enfance, et cela m’a manqué quand j’ai vécu à Paris puis à Nanterre. Alors venir ici, ça me détend. J’oublie tout et je ne vois pas le temps passer. »
