S’étalant devant et derrière le bâtiment en préfabriqué de l’épicerie solidaire, non loin de la gare Nanterre-Ville, des rangées de pousses vertes ont fait leur apparition. Petits pois, courgettes, fraises, radis, oignons et pommes de terre ont été plantés fin avril par une dizaine de volontaires. « Nous avons commencé à travailler la terre l’année dernière au mois de janvier. Nous avons semé du blé pour la nourrir et fait venir 20 tonnes de terre supplémentaires, explique Nourredine, un bénévole présent depuis le début de l’aventure. Il nous reste encore les haricots verts que l’on va semer ce soir. Je viens d’un village marocain où nous faisons beaucoup d’agriculture bio, et j’ai aussi jardiné pour un restaurant en Sardaigne. »
Une offre et un potager bio
Dans quelques semaines, la production des deux potagers va garnir les étals de l’épicerie solidaire, cette structure qui permet à quelque 110 familles d’acheter sur un temps limité des produits à environ 15 % de leur tarif habituel. En attendant, les clients qui vont et viennent peuvent observer et apprécier la croissance des plants de légume en allant faire leurs courses, et bien sûr se porter volontaires pour participer à l’arrosage. « À ma connaissance, nous sommes la seule épicerie solidaire à être pourvue d’un potager bio, se félicite Jean-Yves Quilin, le président de l’association Mon Épicerie. Cela s’intègre dans notre rôle pour inciter à manger équilibré, davantage de fruits et légumes, et à privilégier les produits de saison. » Cet apport s’ajoute à une offre bio déjà très présente dans l’épicerie puisqu’elle représente environ un tiers des produits mis en vente grâce notamment à un partenariat avec l’entreprise Biocoop, qui donne ses invendus. La sensibilisation à l’équilibre alimentaire est aussi au centre des ateliers cuisine, qui devraient reprendre début juin après une longue interruption liée à la crise sanitaire. Par ailleurs, les familles les plus précaires, hébergées à l’hôtel ou n’ayant pas l’équipement suffisant, pourront ponctuellement disposer de la cuisine de l’épicerie. À l’extérieur, l’aménagement du jardin se poursuit, avec l’installation prochaine d’une serre et d’un mur végétal le long de la voie de chemin de fer. Les tomates et les potirons n’ont pas fini de prospérer…