« Au tout début, au début de tout, il y avait le fleuve… » Le ton est solennel et capte immédiatement l’attention. Tout en déclamant les premiers mots de la pièce de Sonia Ristić, Noryang, Sirdaois, Mohamed et Leïla avancent lentement vers les spectateurs. « Allez-y, mettez-y beaucoup d’énergie », tonne Dimitri Klockenbring, l’un des deux metteurs en scène du projet Quibdó Art Lab. Ce mercredi après-midi de début septembre, la dizaine d’adolescents impliqués dans ce projet franco-colombien se retrouvent dans la salle de l’Espace jeunesse du Petit-Nanterre pour la deuxième fois depuis la rentrée. Noryang nous raconte : « J’ai toujours aimé le théâtre, ça me permet de me couper de la réalité, de jouer des rôles qu’on aimerait avoir dans la vraie vie et, souvent, c’est assez drôle. C’est quelquefois compliqué de jouer avec les petits qui ne sont pas toujours sérieux, mais heureusement, ils le deviennent quand la date de la représentation approche ! Nous sommes un groupe très soudé. » Le temps presse et, en effet, il vaut mieux rester concentrés si l’on veut être prêts pour la présentation d’un extrait de la pièce le 26 septembre à la Maison des pratiques artistiques amateurs (MPAA) Saint-Blaise à Paris. Initié en septembre 2019 par le Théâtre du bout du monde et soutenu par la Fondation de France, le Quibdó Art Lab rassemble 35 adolescents de 11 à 16 ans, dont environ un tiers vient du Petit-Nanterre, un autre du 20e arrondissement et un troisième est originaire de Quibdó en Colombie. Victimes de violence, ces jeunes Colombiens sont suivis par la fondation Círculo de Estudios. La représentation de la pièce Quand le fleuve chantera, écrite spécialement pour ce projet d’échanges artistiques, aura lieu le 28 octobre à Paris dans sa version française. La version bilingue avec tous les jeunes pourrait être programmée en juillet 2021.
Quand le fleuve chantera : mercredi 28 octobre, à 19h30, MPAA Broussais (100, rue Didot à Paris). Durée : 1h30. Infos et réservations au 01 47 84 23 38.
