Nanterre info - 480 : Janvier 2023

Archives

Mode d'emploi

Collapse

Uncollapse

NI480-p20-portrait-Mathias-Glikmans.jpg

Petite bio

24 décembre 1994
naissance à Courbevoie

2011 à 2013
mentoré par l’association Proxité

2013
bac scientifique, lycée Joliot-Curie

2016
BTS banque

2018
licence banque-assurance

2020
master finance d’entreprise, spécialité contrôle de gestion/audit

2021
volontariat international en entreprise à Francfort

Janvier 2022
devient mentor pour l’association Proxité

Retour En avant

portrait

Aymen Lourdjane « On m’a donné, je donne»

Accompagné par l’association Proxité pendant sa scolarité, Aymen Lourdjane, enfant du Parc Nord devenu chef de projet dans une banque, a décidé de devenir parrain. À son tour, il veut soutenir des jeunes de Nanterre et d’ailleurs dans leur parcours, leur orientation et leur volonté de réussir.

C’est l’histoire d’un parcours « humble et atypique », comme il aime le dire. L’histoire d’un gamin du Parc « pas très studieux » qui aime surtout taper le ballon avec ses copains du quartier.

Sortir de sa zone de confort et ouvrir ses horizons

Après une scolarité tranquille à l’école Elsa-Triolet et au collège Paul-Éluard, Aymen choisit de redoubler sa seconde : « Passer en première technologique, c’était rester dans ma zone de confort, avec mes amis. Je me suis lancé un défi : continuer en voie générale pour m’ouvrir un horizon professionnel plus vaste. Et après ma classe de seconde ratée à Courbevoie, j’ai redoublé au lycée Joliot-Curie. » Mais ça se complique pour Aymen en première : « J’avais besoin d’un cadrage, que quelqu’un me montre la voie. Une copine de classe avait entendu parler de Proxité, j’ai pris contact directement avec eux et ils m’ont trouvé une marraine, Claire. À l’époque, elle était ingénieure en réseaux télécoms à EDF. C’était en 2011 mais on est toujours en contact ! » Chaque semaine, pendant deux ans, Aymen a rendez-vous avec Claire pour deux heures de soutien scolaire. Il participe également à des week-ends de révision avec sa marraine, d’autres élèves et d’autres mentors, le tout organisé par l’association. Deux ans très importants pour l’adolescent et pas seulement côté scolaire : « Psychologiquement, c’était rassurant pour moi de pouvoir compter sur Claire. Mais c’était aussi une chance : elle m’a permis de trouver un job d’été à EDF, elle m’a ouvert des horizons et m’a aidé à m’intégrer socialement. Quand on vient d’un lycée de banlieue, classé en ZEP, même si on a des professeurs très compétents et qu’on passe les mêmes épreuves au bac, on peut être stigmatisé. Avec Claire, on ne parlait pas seulement de scolaire, on parlait de l’après ! »
Un après pas si simple à envisager pour le lycéen qui trouve compliquée cette période où il faut gérer en même temps les révisions pour le bac et la réflexion sur l’orientation. Son diplôme en poche, il trouve un job d’été dans une banque et décide d’y rester quand on lui propose un CDD. « C’est important de savoir prendre du recul, de la hauteur, pour réfléchir sur son avenir. Ce poste m’a aussi permis de me payer le permis et m’a donné envie de persévérer dans ce domaine bancaire. »

Penser à soi et réfléchir à son histoire

Après un an de travail, Aymen reprend ses études en alternance, réussit son BTS, puis sa licence, s’accorde une autre année de césure avant de continuer en master finance de l’entreprise et de partir un an à Francfort comme volontaire international en entreprise. Mais le jeune homme qui aime beaucoup voyager est aussi conscient de sa chance « inouïe » : « On a toujours eu un toit sur la tête et de quoi manger, dans beaucoup de pays ce n’est pas le cas. »
Aujourd’hui chef de projet au sein du groupe Crédit Agricole, il lui a semblé évident de devenir mentor au sein de Proxité : « On m’a donné, je donne. C’est naturel, légitime et moral de rendre ce service à mon tour. Je suis un jeune parrain et avec Sarah (*), la jeune fille que j’ai accompagnée cette année, en terminale STMG [sciences et technologies du management et de la gestion], j’étais comme un grand frère. Elle avait perdu sa motivation et vu ses résultats chuter, je l’ai aidée à reprendre confiance, à suivre ses envies et ses rêves pour construire son avenir. À cet âge-là, on a besoin de sortir, envie de voir ses amis, c’est important, mais il faut aussi penser à soi et construire son histoire. » Sarah a finalement décroché son bac et, comme Aymen à son âge, a décidé de travailler un an tout en réfléchissant au BTS dans lequel elle s’engagera l’année prochaine. « Mais je ne la lâche pas ! » conclut Aymen, qui s’apprête à faire connaissance avec son nouveau filleul, un collégien nanterrien. « Il ne s’agit pas de prendre la main sur les parents, mais d’apporter une aide complémentaire. Et on vient du même environnement… On n’a pas de mal à trouver deux heures par semaine pour un sport ou un loisir, alors donner deux heures pour accompagner un jeune dans sa réussite, c’est génial ! »

(*) Le prénom a été modifié.

Orientez votre tablette horizontalement pour profiter des contenus enrichis.

logotest5.png Notre Emag ne prend pas en charge la lecture sur mobile pour le moment. Nous vous invitons à le consulter sur tablette ou ordinateur. Continuer tout de même