Nanterre info - 471 : Mars 2022

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Petite bio

1988
naissance à Naples, Italie

2012
master 2 en traduction spécialisée français-anglais

2013
elle s’installe en France

2019
elle emménage à Nanterre et devient militante à Femmes solidaires

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Portrait

Carmela Imbimbo et les mille combats du féminisme

Lutter pour l’égalité et d’abord l’égalité femmes-hommes, se battre contre toutes les injustices et violences faites aux femmes : voilà ce qui anime Carmela Imbimbo, 34 ans, engagée depuis trois ans au sein de l’association femmes solidaires de Nanterre. Une militante vigilante et optimiste !

Mille combats

« Si je n’y croyais pas, je ne militerais pas ! » Ce qui frappe chez Carmela, jeune Napolitaine parlant un français parfait, ce sont sa détermination et son envie de changer le monde. Pour cette assistante de direction dans le secteur évènementiel, habitante du quartier Université, le féminisme c’est « mille combats ». Elle a rejoint l’association Femmes solidaires « pour être en première ligne dans la lutte contre le patriarcat et le sexisme ordinaire ». Contre le body shaming, ces critiques fréquentes et répétées sur les réseaux sociaux à l’encontre du corps des femmes, moqué car trop gros, trop maigre, trop vieux, etc. Contre le slut shaming aussi, qui stigmatise et culpabilise les femmes dont on juge l’attitude physique trop provocante, trop sexuelle. Contre les agressions sexuelles au travail, dans la rue : « Pourquoi une femme a-t-elle encore peur de rentrer seule à 3h du matin ? Une femme sur trois dans le monde a subi au moins une fois des violences physiques ou sexuelles. (1) » Contre les atteintes aux droits des femmes, comme l’interruption volontaire de grossesse ou la contraception. Contre enfin les inégalités salariales. Mais ce qui l’a convaincue de militer, c’est le nombre de féminicides : « Les violences faites aux femmes sont prétendument la grande cause du quinquennat. Mais une femme sur quatre tuée en 2019 [en France] par son conjoint ou ex-conjoint avait déjà porté plainte, on aurait donc pu éviter ces morts (2). C’est le véritable scandale aujourd’hui, et ça me touche beaucoup. »

Pour un monde plus juste

De Femmes solidaires, Carmela approuve les valeurs, « paix, liberté et mixité », son action internationale – en particulier en Éthiopie où l’association soutient un pensionnat accueillant des jeunes filles fuyant mariages forcés et mutilations génitales –, ainsi que son engagement en faveur « d’une éducation non sexiste, non violente et égalitaire, à l’école et dans les familles », seule garante d’un monde plus juste, selon elle. Elle tient ainsi à citer l’autrice napolitaine, Elena Ferrante, qui écrit dans sa saga féministe L’Amie prodigieuse : « Une société qui trouve naturel d’étouffer toute l’énergie intellectuelle des femmes sous le poids de la maison et des enfants est sa propre ennemie et ne s’en aperçoit pas. » « Le féminisme est un combat qui se mène à deux, homme et femme, complète Carmela. Ça me fait plaisir de voir, dans les manifestations contre les violences faites aux femmes, de plus en plus d’hommes, des pères de famille qui viennent avec leurs enfants. C’est très important si on veut éradiquer les stéréotypes à l’origine des violences et des injustices sociales. »

Investie dans la Maison des femmes

Née à Naples, dans le Sud italien, Carmela a été élevée par des parents ayant à cœur de « lutter contre leur éducation patriarcale : ils nous ont toujours dit de suivre nos envies, dans nos études et notre travail, d’être autonomes dans nos choix et de ne pas dépendre d’un homme. » Chargée des outils numériques de Femmes solidaires – elle a notamment lancé le compte Instagram de l’association –, Carmela aime aussi proposer des idées de débat, comme celles retenues pour le Printemps de l’égalité. D’une part, le féminisme washing, ou comment certaines entreprises récupèrent la cause féministe pour valoriser leur image auprès d’un public de plus en plus sensibilisé à la question des droits des femmes. Et la taxe rose, d’autre part, qui rend les produits destinés aux femmes plus chers que ceux des hommes. Les rasoirs, par exemple. À 11 ans, alors qu’elle commençait tout juste à apprendre le français, Carmela a dit à sa mère : « Un jour, j’irai vivre à Paris ! » Installée à Nanterre un peu par hasard, elle est aujourd’hui ravie de son choix, spécialement grâce au projet de Maison des femmes auquel participe son association, comme beaucoup d’autres : « C’est un beau projet, ambitieux, et je suis contente de pouvoir participer à une initiative de cette ampleur ! »

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