Nanterre info - 468 : Décembre 2021

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Petite bio

15 déc. 1941

Naissance en Bretagne

1954

Première licence à la JSF Nanterre

1959

Il entre au bureau des dirigeants

1977

Il devient président du club de basket

2021

Il laisse les clés du club à son fils, Frédéric

Retour En avant

Portrait

Jean Donnadieu le généreux

Alors qu’il souffle ses 80 bougies ce mois-ci, Jean Donnadieu vient de passer la main. Il n’est plus le président emblématique de Nanterre 92, mais reste aux yeux de tous le « gardien du temple » du club de basket.

Dans ses rêves les plus fous, Jean Donnadieu n’aurait jamais imaginé un tel destin. Si on lui avait dit que le club de basket de Nanterre se hisserait sur le toit de l’Europe et que la JSF Nanterre (devenue Nanterre 92 en 2016) aurait à ce point façonné une image positive de Nanterre, il n’y aurait pas cru. « J’ai vécu une des plus belles histoires du sport français, mais le plus beau à mes yeux, c’est l’aventure humaine que nous avons partagée avec les joueurs, le staff, les bénévoles et les supporters nanterriens. Je suis fier d’avoir accompli ce chemin en compagnie de ma famille et d’amis qui sont restés fidèles à nos valeurs de solidarité et d’humilité. Je tiens aussi à dire que nous ne sommes pas devenus champions grâce au “fric”, le mérite revient à des gens ordinaires qui ont réussi un exploit au prix d’une force de travail exceptionnelle. »

Sans jamais oublier d’où il vient

Dans son bureau, Jean compile les coupures de presse « pour garder une trace », et nous montre les unes du journal L’Équipe qui retracent la formidable épopée des Vert et Blanc. Il nous confie au passage que le succès ne lui est jamais monté à la tête. Ce Breton, qui n’aspire pas à la lumière et qui « déteste les fayots », n’oublie jamais d’où il vient. Une enfance passée dans un milieu social très modeste sous le regard d’une mère qui a trimé pour élever seule ses deux fils dans le quartier du Mont-Valérien. « Mon père est décédé durant la guerre quand j’avais deux ans. J’ai grandi dans une famille pauvre, mais riche par son grand coeur. » Le basket est arrivé dans sa vie à l’adolescence. Un jour, un copain de Jeannot, comme l’appelaient déjà ses bons camarades, lui propose de participer à un entraînement de la JSFN. « Ça remonte à 1954, il y a soixante-sept ans ! Je n’étais certainement pas le plus doué sous le panier, vous voyez comment je suis taillé, mais le basket m’a plu », se souvient Jean.

Il joue tous les rôles

Le jeune homme se passionne pour son rôle d’éducateur bénévole et prend sous son aile les enfants de la JSFN. Parallèlement, il prend des responsabilités au sein du bureau où il seconde le président de l’époque, Maurice Fouques. « Mon père spirituel », déclare Jean. La JSFN devient sa deuxième maison, sa deuxième famille. Son charisme, son abnégation et ses coups de gueule, aussi, font de lui un meneur d’hommes que personne n’a envie de décevoir. Une fois ses journées de travail terminées dans l’entreprise LMT (absorbée depuis par Alcatel), où il exerce le métier de monteur-câbleur, Jean se précipite au club. « J’ai travaillé sérieusement pour nourrir les miens, j’ai fini ma carrière avec un statut assimilé cadre. Mais j’ai tout donné à la vie du club. J’ai consenti beaucoup de sacrifices professionnels et familiaux. À ce propos, je remercie infiniment ma femme, Jeannette, et mes deux fils, Pascal et Frédéric, d’avoir accepté que je parte de la maison à 7h le matin et que je revienne rarement avant 22h. »
En 1977, notre homme alors âgé de 36 ans accède au poste de président. À l’époque, la volonté de la bande à Jeannot est de développer la formation des jeunes et de promouvoir des valeurs humanistes. « J’aime les joueurs qui se comportent bien sur le terrain et en dehors. D’ailleurs en 1986, je n’ai pas hésité à dissoudre l’équipe fanion qui évoluait en Régionale en raison de l’attitude navrante des joueurs. » Le nouveau président a également l’audace de se rapprocher du maire de Nanterre, Yves Saudmont. « Ce n’était pas gagné d’avance mais le courant est passé. Yves Saudmont a cru dans notre projet. » Les équipes municipales qui suivront apporteront un soutien sans faille au club, tout comme celle en place. « Nous sommes dans une relation sincère et loyale avec Patrick Jarry. Nous souhaitons tous les deux donner une bonne image de notre ville et de la joie aux Nanterriens. »

Et passe le flambeau

L’épopée, que tout le monde connaît, débute à la fi n des années 1980. Chaque saison, l’équipe entraînée par Pascal Donnadieu monte d’une division et passe des séries départementales au niveau national en six ans. La JSFN remporte des matchs restés dans la mémoire collective des Nanterriens. Le palmarès est impressionnant : un titre de champion de Pro B en 2011 ; champion de Pro A en 2013 ; deux Coupes de France (2014 et 2017) ; deux coupes d’Europe (2015 et 2017). Aujourd’hui, Jean a décidé de transmettre le flambeau à son fils, Frédéric, qui se prépare depuis trois ans à prendre la relève du père. « Je ne voulais pas que Nanterre 92 ait un président âgé de 80 ans. Le club ne m’appartient pas. Frédéric est un enfant du club, il a les épaules et est suffisamment bien entouré par la belle équipe de salariés pour écrire l’avenir du club. » Jean ne sera jamais bien loin des parquets : « Vous savez, le basket a donné du sens à ma vie ! »

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