Elle apporte depuis janvier dernier un nouveau savoir-faire au sein de la déjà large palette d’Électrolab : la céramique. Installée dans l’un des trois boxes destinés aux professionnels, qu’elle a aménagé en atelier, Lauriane Demolliens, 23 ans, développe sa production de bols, mugs et vases décorés, vendus sur son site internet. «_ Ma spécialité de départ était le dessin, que j’ai pratiqué pendant ma formation au Camberwell College of Arts à Londres. C’est à la fin de mes études que j’ai découvert la céramique et ça a été un vrai coup de foudre ! Je me suis formée toute seule à cette technique, puis au contact d’une artiste-peintre de Courbevoie qui fait aussi de la céramique. Aujourd’hui, j’allie les deux techniques_. » Ses matières de prédilection : le grès majoritairement, et moins souvent la porcelaine. Des terres qu’elle façonne sur son tour, face à un miroir pour observer toutes les facettes de son travail, avant de cuire ses pièces en deux temps dans un four électrique. « Je trouve la sensation de la terre dans les mains extraordinaire. Le grès est très doux, mais j’aime encore plus le contact de la porcelaine. On a l’impression d’avoir un nuage entre les mains… Seul inconvénient, c’est plus cher et plus fragile. » Lauriane tourne des pièces aux formes simples afin de mettre en valeur ses dessins de pentes escarpées de montagnes, de fleurs ou de seins – sa collection de « mug boobs », comme elle les appelle en plaisantant. Des tracés minutieux qu’elle réalise avec des engobes de différentes couleurs et de l’oxyde de cobalt pour le bleu. La jeune femme, qui donne aussi des cours de poterie à Paris, refuse de choisir entre le statut d’artiste et celui d’artisane, et défend résolument la noblesse des objets utilitaires. « J’aime l’idée que mes pièces fassent partie du quotidien des gens. Imaginer mes tasses à côté de la machine à café, ça me fait vraiment plaisir ! »
L’ÉLECTROLAB, QUÉSACO ?
Fondé en 2011 dans la zone d’activité des Guilleraies au Chemin-de-l’Île, l’Électrolab est l’un des plus grands hackerspaces d’Europe avec ses 1 500 m2. Lieu associatif d’expérimentation, de partage et de diffusion dans le domaine des sciences, des techniques et de l’industrie, il regroupe une communauté d’environ 300 membres passionnés d’électronique, de mécanique ou d’arts graphiques. « Ce sont des personnes aux approches très différentes, originaires de toute la France. Généralement, elles viennent pour les machines car nous sommes très bien équipés, et elles restent pour la communauté », souligne Sylvain Radix, l’un des cinq salariés. Parmi leurs trouvailles, un pousse-seringue électrique créé en mars 2020, pendant le premier confinement, en un temps record de trois semaines. Le prototype est aujourd’hui sous licence libre, utilisable partout dans le monde (lire p. 17 du Nanterre info 458, janvier 2021).
Électrolab
52, rue Paul-Lescop.
Visite tous les mardis à 20h. Réservation conseillée au 01 83 80 11 50 ou sur contact@electrolab.fr
Site officiel
Talent
« Un nuage entre les mains… »
Lauriane Demolliens est une jeune céramiste qui vient d’intégrer le monde des hackers d’Électrolab. Rencontre.
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