Nanterre info - 457 : Décembre 2020

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NI457-p11-talents-choix-OK-credit-Claire-Macel.jpg Claire Poisson, dans son « monde flottant ».

En chiffres

1983

année de sa naissance

7 ans

de vie à Nanterre

50 à 500 euros,

c’est la fourchette de prix pour acquérir l’une de ses sculptures, mobiles ou estampes.

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Talents

L’art des petits riens

Depuis quelques temps, elle grave des motifs tout en finesse sur des cartouches de protoxyde d’azote qu’elle collecte. Auparavant, elle a récupéré de fins branchages de saules issus de la taille de ces arbres sur les Terrasses de Nanterre. Elle en a fait de légers mobiles équilibrés par des poids de pêcheurs, glanés eux aussi au gré de ses promenades. C’est ce que Claire Poisson appelle joliment « l’art de circonstance ». Des matériaux dits « pauvres », mais qui recèlent une richesse insoupçonnée pour cette jeune artiste plasticienne. Dans son atelier de l’Operatorium, un ancien immeuble de bureaux transformé en ateliers d’artistes dans le quartier des Groues, Claire est entourée de ce qu’elle appelle son « monde flottant » : de « menues sculptures » et des installations tout en suspension et en légèreté. Ici, des bris de plâtre enduits de graphite puis finement gravés évoquant les morceaux d’une céramique gallo-romaine. Là, de petites boules de laine floconneuse montées sur des épingles, conçues après qu’un fermier anglais lui avait offert un plein ballot du produit de la tonte de ses moutons...



Diplômée de l’école Estienne, Claire Poisson s’est d’abord spécialisée dans la gravure. Un mode d’expression qu’elle affectionne toujours, mais qu’elle utilise comme support de ses nombreuses explorations d’artiste. En 2015, elle participe au projet de collecte des rêves, Radio dream, avec l’écrivain Lancelot Hamelin et la municipalité de Nanterre. Elle réalise une série de dix gravures sur des plaques de zinc installées dans différents endroits de la ville et comportant un QR code renvoyant à l’enregistrement d’un rêve. À Londres où elle a posé ses valises en 2018 pour suivre une formation au Royal College of Art, elle imprime les pas des passants au cours d’une performance de quinze minutes. Ces démarches originales lui ont valu de recevoir le prix Regner-Lhottellier lors des journées de l’estampe contemporaine, les 5 et 6 octobre derniers à Paris. Créé par les descendants du graveur Alfred Georges Regner, ce prix – pour lequel on ne pose pas de candidature – récompense tous les deux ans un graveur talentueux. « Quand j’ai reçu leur coup de fil en février, ça a été une belle surprise. Je crois qu’ils ont apprécié l’idée de travailler à l’extérieur de l’atelier. » Si cette reconnaissance est très appréciée, elle est loin d’être suffisante pour la jeune graveure qui milite pour une meilleure visibilité des artistes plasticiens. Dans cette perspective, elle a fait partie de ceux à l’initiative du nouveau Collectif des artistes de Nanterre, qui a donné lieu à une exposition, Papiers vivants, du 3 au 15 octobre dernier. « Nous avons pu disposer d’un ancien local d’architecte pour le temps de l’exposition et celle-ci a eu pas mal de succès. Mais nous manquons de lieux d’exposition dans la ville. On est contents d’avoir des artistes dans la société, mais celle-ci a besoin de les soutenir ! »

À écouter sur RADIOAGORA-NANTERRE.FR, les émissions « Radio dream ».

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