L’entreprise Kilavetout se propose, comme son nom l’indique, de laver des voitures, mais aussi des vitres, des tapis, des canapés… au moyen de techniques respectueuses de l’environnement. « Nous utilisons très peu d’eau et les produits employés sont écologiques. Quand je vois les quantités d’eau gâchées dans les stations de lavage de voiture, je me dis que c’est d’une autre époque », affirme Bilel. Les deux associés interviennent au domicile des particuliers qui font appel à leurs services via le site internet. Chaque prestation est commandée et payée directement en ligne. Les deux associés réfléchissent actuellement au développement d’une application pour Smartphone afin de faciliter encore la vie de leurs clients.
Ces deux entrepreneurs âgés de 25 ans ne cachent pas leur admiration pour le modèle Uber. À terme, ils aimeraient recruter des jeunes de Nanterre en recherche d’emploi. « Nous avons grandi aux Pâquerettes et nous voyons bien l’impasse dans laquelle se trouvent certains adolescents qui ont décroché scolairement. Nous serions ravis de les projeter sur le marché du travail. » Bilel et Rachid s’en sont sortis en décrochant un bac pro dans la transition énergétique pour l’un, dans le commerce pour l’autre. Bilel considère que son salut est passé par le choix du lycée. « J’ai passé mon bac à Suresnes, je n’ai pas suivi les copains. En sortant du quartier et de ma zone de confort, je me suis prouvé que je pouvais relever des défis et me débrouiller seul. » Cette détermination les a aidés à lancer leur affaire. Bilel et Rachid n’ont jamais baissé les bras quand il a fallu qu’ils soient reçus par une dizaine de banques avant d’obtenir une ouverture de compte professionnel – seulement. « Nous ne leur demandions même pas un prêt ! » Aussi, ils ont appris à ne pas se décourager quand certaines connaissances leur disaient que ce business ne marcherait jamais, que la concurrence était trop rude dans le secteur. « Heureusement, nous avons pu compter sur le soutien de la famille et d’amis qui nous ont aidés sur le plan juridique et sur la construction d’un site internet. » Les deux amis ont également injecté leurs économies personnelles pour financer l’achat d’une camionnette et des fournitures d’entretien. Pour l’heure, le carnet de commandes n’est pas très rempli mais les deux entrepreneurs s’emploient à communiquer sur les réseaux sociaux et n’hésitent pas à démarcher les entreprises et les collectivités locales pour leur proposer d’entretenir leur flotte de véhicules._ « Nous ne manquons pas d’idées pour développer notre société, nous comptons sur plusieurs réponses et un petit coup de pouce du destin. »_ En attendant, Bilel et Rachid trouvent du temps après leurs 35 heures hebdomadaires pour tenter de faire décoller leurs activités. « À Nanterre, il y a bien des cadres qui n’ont pas le temps de nettoyer leur voiture et qui sont sensibles à notre engagement écologique. Tout l’enjeu pour nous est de toucher cette clientèle. »
