Nanterre info - 436 : Octobre 2018

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Petite bio

27 août 1974
Naissance à Grenoble
1999
Interprète de Carolyn Carlson
2001
Présentation de sa première pièce en tant que chorégraphe
2015
Programmation au Festival d’Avignon
2018-21
Artiste associé à la Maison de la musique de Nanterre

Retour En avant

PORTRAIT

Fabrice Lambert : la danse en partage

Le chorégraphe de danse contemporaine commence une résidence de trois ans à la Maison de la musique. Au-delà de la présentation de ses spectacles, il entend aller à la rencontre des Nanterriens pour mettre leurs corps en mouvement.

« Jeter son corps dans la bataille. » Fabrice Lambert aime reprendre la phrase de Pasolini car sa danse procède avant tout d’un engagement. Elle est physique, visuelle, la vitalité des corps déborde dans ses pièces. « J’ai grandi en dansant. Très tôt, j’ai évacué mes pensées par le geste. » Fabrice Lambert a découvert l’énergie de la danse contemporaine dès son enfance. « Je vivais à Grenoble et mes parents m’emmenaient voir les spectacles de Maguy Marin, de Pina Bausch et de Jean-Claude Gallotta. Ce dernier perturbait complètement la représentation de l’homme dans ses spectacles, cela m’a beaucoup marqué. » Durant ces années de décentralisation culturelle, le jeune Fabrice était élève du cours de danse classique au conservatoire. « La danse me passionnait mais j’ai très vite compris que je ne serai jamais le Prince charmant du ballet, j’étais davantage attiré par la danse contemporaine qui ouvrait un infini de propositions. » La danse contemporaine devient l’endroit où il peut trouver « sa » danse, où il peut expérimenter la liberté de création.

D’interprète à chorégraphe
À 20 ans, il entre au Centre national de danse contemporaine d’Angers, la voie royale pour devenir danseur interprète. Carolyn Carlson et Catherine Diverrès, deux grandes dames de la danse contemporaine, le repèrent alors et l’invitent à danser. Son acharnement est récompensé mais l’envie de créer le démange et le pousse à sortir de la route qui semblait lui être toute tracée. En 2001, l’interprète devient chorégraphe et il présente son premier spectacle No body, never mind. Fabrice Lambert prend goût à ce rôle, tout comme le public. Chaque année, il monte une nouvelle pièce avec sa compagnie L’Expérience Harmaat. Le chorégraphe a besoin de s’entourer d’artistes plasticiens, de danseurs, de vidéastes, de musiciens ou de réalisateurs lumière pour bâtir son oeuvre. Ses correspondances avec Xavier Veilhan, Philippe Gladieux, Marek Havlicek, Ivan Mathis sont d’ailleurs capitales. Les grandes portes s’ouvrent : le Théâtre de la Ville puis le Festival d’Avignon, le centre Pompidou, la Biennale de Lyon… « Mon travail n’est pas narratif, mes pièces révèlent le corps. Je pense que mes spectacles sont accessibles à tous parce qu’ils questionnent notre rapport au corps. » Fabrice Lambert cherche à interagir avec les spectateurs, sur le plateau mais aussi par le biais d’ateliers ou de créations participatives. Dès que les scènes nationales de la Roche-sur-Yon, de Clermont-Ferrand, le Théâtre de Vanves ou encore le Centre national de la danse de Pantin le sollicitent pour entrer en résidence, Fabrice Lambert pose ses valises pour deux ou trois ans dans ces lieux. « J’aime établir une relation avec les équipes et le public dans la durée. Le long cours permet la transmission, le partage. »

Des stages et des ateliers ouverts aux nanterriens
Ces jours-ci, Fabrice Lambert s’installe à la Maison de la musique de Nanterre. « Durant les trois prochaines années, j’ai envie de rencontrer les habitants, de remettre leur corps et leur esprit en contact, de les réaccorder à leur environnement et à leurs proches. » À la Toussaint, Fabrice Lambert propose un stage ouvert à tous et, dès le printemps prochain, il animera une série d’ateliers qui aboutiront à un spectacle participatif. « La pièce Nous resterons sur terre rassemblera plus de 100 participants de tous âges et sera créée pour un lieu qui reste à définir à Nanterre, en dehors du plateau de la Maison de la musique. » Il confie que ce type d’initiative lui donne l’opportunité de sortir de sa « bulle », de respirer un peu en quittant l’entre-soi. Quand il travaille avec des enfants ou des adultes amateurs, il ne leur demande pas de reproduire une phrase chorégraphique, il leur propose plutôt de mettre leur corps dans des actions. Le mouvement surgit de la rencontre. Il invente en croisant les regards : « J’ai collaboré avec des gens très différents, selon qu’ils habitent en banlieue parisienne ou en province, ou même dans les favelas du Brésil. »
Le directeur artistique de la Maison de la musique explique qu’il a choisi Fabrice Lambert pour son empathie avec le public. « Bien qu’il soit invité au Théâtre de la Ville ou à la Biennale de Lyon, Fabrice a conservé une simplicité et l’envie de partager avec les gens. Il a non seulement une dimension artistique notoire, mais aussi une dimension pédagogique que j’affectionne tout particulièrement. »

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