Nanterre info - 431 : Avril 2018

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En chiffres

1 200 € : prix de lancement du skate Drive Your Board

35 km/h : vitesse de pointe d’un skateboard électrique

Jusqu’à 16 km : d’autonomie pour une batterie

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Le skateboard les électrise

En arrivant à Paris pour ses études, Christophe Charvolin choisit de tester un nouveau mode de déplacement : le skateboard électrique. « Quand je vivais à Londres, je me déplaçais à rollers. Ce n’était pas pratique, je devais toujours avoir une paire de chaussures dans mon sac à dos ». Au moment où les monocycles et les trottinettes électriques explosent, Christophe préfère les sensations de glisse que procure le skateboard. Sur les pistes cyclables, télécommande à la main, il double les vélos avec une vitesse de pointe pouvant atteindre les 40 km/h. « J’ai immédiatement adoré ce mode de déplacement car le skate est léger, ne pollue pas et ne fait pas transpirer. » Mais au bout de quelques mois, son engin tombe en panne et aucune réparation n’est possible. Alors cet étudiant en école de commerce se met en tête de commercialiser un skateboard électrique que l’on pourrait réparer soi-même.

Il valide son business plan dans le cadre d’un mémoire de fin d’études et cherche aussitôt des partenaires qui l’aideront à créer sa « boîte ». Grâce au net, il rencontre Randy Bomolo, diplômé d’une école d’ingénieur en électronique. Ensemble, ils bricolent un moteur, une batterie et une télécommande. « C’est à ce moment-là que nous avons cherché un incubateur [structure d’accompagnement de projets de création d’entreprise], explique Christophe. Nous avons choisi l’Electrolab à Nanterre en raison de l’attractivité du loyer et du caractère “dingue” du lieu ». Sur place, Randy utilise le petit outillage, l’imprimante 3D et les paillasses d’électronique mis à disposition pour concevoir la technologie de leur marque Build Your Board, devenue depuis Drive Your Board. Christophe sympathise avec l’équipe de l’Electrolab qui l’invite à un salon professionnel à La Villette. Là, il trouve son troisième associé, Jean-Baptiste Gratadour, un expert en mécanique. La team est au complet, les premiers prototypes sortent quelques semaines plus tard.

Aujourd’hui, les trois associés cherchent à « lever une communauté » utilisatrice et prescriptrice de leur skateboard sur les réseaux sociaux. « La possibilité de réparer soi-même son skate reste notre plus fort atout. Nous avons mis au point une application sur smartphone qui permet de diagnostiquer l’origine de la panne. Une fois le problème identifié, nos clients n’ont pas à changer tout le skate mais seulement la pièce défectueuse en la commandant sur notre site », détaille Christophe. La réparation est simple, pas besoin de manier le tournevis, les pièces sont « clipsables ». « Ma grand-mère peut le faire », s’amuse Christophe. Parallèlement, les porteurs de projet entament une campagne de séduction auprès des investisseurs, « car les banques sont trop frileuses pour ce type de projet ». Les trois jeunes hommes, âgés de 28 ans en moyenne, frappent à la porte des business angels et des contributeurs présents sur les sites web de financement participatif. « Nous avons besoin de trésorerie pour produire une petite série de skateboard électrique et pour obtenir les certifications délivrées par des instituts privés. »

Les trois complices croient en leur projet. Ils se serrent les coudes lors des fins de mois difficiles et les légendes de réussite des start-up comme Facebook ou Airbnb les encouragent à persévérer. « Le marché du skate électrique n’est pas encore investi par les Chinois. Pour le moment, les clients trouvent en ligne du matériel californien ou australien. Nous faisons tout pour être les premiers Français à vendre ce type d’engin. » Dans l’attente des bénéfices, le trio ouvre des sessions de test au public curieux. Il y a quelques mois, ils ont accueilli les enfants du Chemin-de-l’Île encadrés par l’association Cerise. « Les gamins ont adoré ! D’ailleurs, si d’autres structures nanterriennes nous sollicitent, nous serons ravis de faire essayer nos machines. »

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