« C’est une grande figure de Nanterre et de la Résistance qui nous quitte, un homme qui incarne ce que la France a de meilleur, qui a su dire “non” quand notre pays a été humilié et qui a servi Nanterre et sa population avec courage et dévouement. Le nom de Vincent Pascucci fait honneur à la ville de Nanterre. » C’est en ces termes que Patrick Jarry, le maire, a rendu hommage à Vincent Pascucci. Les nanterriens connaissent bien cet homme pour ses récits de la Seconde Guerre mondiale. Des années durant, il a témoigné sans relâche dans les collèges et les lycées de la ville pour raconter l’occupation de Nanterre par les Nazis et les actions de résistance auxquelles il a participé.
Dès juin 1940, le jeune homme de 17 ans distribue des tracts au risque d’être fusillé au Mont-Valérien ou déporté dans un camp. Il va même jusqu’à se rendre dans les cinémas pour prendre la parole pendant les actualités de propagande nazie. Ouvrier chez Simca, Vincent Pascucci commet également, avec d’autres jeunes camarades communistes, des actes de sabotage pour empêcher la livraison de matériel à l’armée allemande avant d’entrer en clandestinité pour échapper au service du travail obligatoire. En 1944, il revient à Nanterre pour préparer sa libération. Il y perdra son ami, Louis Meunier. Bien des années plus tard, quand il évoquait cette perte, les larmes embuaient toujours ses yeux…
Passeur de mémoire
Après la guerre, il reprend son travail de mécanicien à l’usine et se voit confier des responsabilités à la direction locale du Parti Communiste. Les nanterriens le virent alors siéger au conseil municipal de 1953 à 1977 où il était en charge de l’enfance et du sport. On lui doit ainsi les premières colonies de vacances à Nanterre et la création des patronages laïcs, ancêtres des centres de loisirs. Quant au sport, pour lui, c’était autant une passion qu’un engagement. Il s’y est pleinement consacré comme président de l’Entente sportive de Nanterre trente ans durant. Au sein de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance (Anacr), dont il était le président d’honneur, Vincent Pascucci a été un formidable passeur de mémoire en accompagnant des jeunes nanterriens à Oradour-sur-Glane, au Struthof et à Auschwitz. Fidèle à notre ville et à ses idéaux, Vincent Pascucci en était une figure.