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Parc Sud

Quel avenir pour le Parc Sud ?

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Le 26 octobre, lors d’une réunion publique qui a fait le plein, les habitants du Parc Sud ont pris connaissance des pistes de réflexion pour transformer leur quartier, et notamment le secteur des tours Aillaud. Durant les cinq prochains mois, les Nanterriens vont pouvoir donner leur avis sur le projet de rénovation urbaine et sociale (Prus) que connaît le Parc Sud.

« Notre objectif est de réintroduire de la mixité dans le quartier du Parc Sud pour améliorer la vie de ses habitants. » Voilà, en substance, le message que tenait à faire passer Patrick Jarry, maire de Nanterre, jeudi 26 octobre. Pour relever ce défi, la première phase du projet de rénovation urbaine et sociale est d’ores et déjà active dans le quartier. Concernant la transformation du secteur des tours Aillaud – pièce maîtresse de la deuxième phase du Prus -, la ville de Nanterre et les deux bailleurs sociaux présents dans le quartier (Hauts-de-Seine Habitat et l’office municipal HLM) ont commencé à travailler avec des urbanistes et des architectes et envisagent de faire évoluer 500 logements sur les 1 606 que comptent les tours Nuages.
« Nous voulons passer de 95 % de logement social à 67% en 2030, en introduisant de l’accession à la propriété. Il faut un impact fort pour rendre le quartier plus attractif », assure Patrick Jarry, avant d’ajouter : « Ce soir, je m’engage à reloger à Nanterre tous les locataires qui souhaitent rester dans notre ville. Le relogement de 500 foyers, qui n’aura pas lieu avant 2021, est rendu possible par l’aménagement de 1 500 logements sociaux dans le futur quartier des Groues. »
Face aux reproches formulés par certains habitants sur le manque de transparence, le maire a tenu à préciser les choses. « Nous sommes là ce soir pour vous présenter des pistes de transformation du quartier, explique Patrick Jarry. J’insiste : rien n’est encore décidé, nous vous proposons d’entamer la concertation ce soir et de la poursuivre jusqu’en mars. » Cette concertation prendra toutes les formes possibles dans les cinq prochains mois. Les habitants auront ainsi l’opportunité d’amender et d’affiner le projet en participant à des ateliers, en s’informant auprès des animateurs du Camion du projet et en siégeant au sein du conseil citoyen mis en place par l’association Authenti-cité.


Trois réflexions conjointes

Pendant cette réunion, les habitants ont découvert les préconisations de l’équipe d’urbanistes Castro-Denissof, qui travaille depuis un an sur le quartier du Parc Sud. Sophie Denisof a d’ailleurs pris le micro : « Pour moi, le quartier est trop replié sur lui-même. Il devrait s’ouvrir sur l’extraordinaire parc André-Malraux, en créant de larges accès depuis l’avenue Pablo-Picasso. Cela nécessiterait probablement la démolition de certaines tours. » « Quelles tours ? », demande-t-on aussitôt dans l’assistance. « Pour l’instant, rien n’est tranché, nous n’avons pas décidé quelles tours pourraient être démolies », répond le maire.
Jeudi 26 octobre, le public a également appris que l’une des tours Aillaud allait faire l’objet d’une réhabilitation extérieure pour améliorer l’isolation thermique, dans le cadre du programme Investissements d’avenir (PIA). Le directeur de Hauts-de-Seine Habitat, Damien Vanoverschelde, a évoqué la pose d’un revêtement en inox dont le coloris sera sujet à concertation. Certains participants expriment alors leur déception à l’idée de recouvrir les fameuses mosaïques des tours Nuages. Marie-Claude Garel, présidente de l’office municipal HLM, répond : « Fabio Rieti, qui a conçu ces mosaïques il y a quarante ans, a écrit récemment une lettre pour dire qu’il ne fallait pas rester figé sur le passé et qu’il n’était pas opposé à une évolution des façades des tours Aillaud. » Et la présidente de l’office de rappeler que la mosaïque se décolle dangereusement et que les rustines mises en place depuis des mois coûtent « une petite fortune ».


« Rien n’est gravé dans le marbre »

Le troisième volet de la transformation concerne le changement d’usage de plusieurs logements des tours Aillaud. Des architectes ont ainsi imaginé, dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI), que les appartements pourraient devenir des lieux culturels, des hôtels, des Fab Lab ou encore des résidences étudiantes… Face aux interrogations de la salle, le maire détaille : « A ce jour, nous n’avons pas encore décidé quels appartements changeront d’usage. Toutes ces questions sont soumises à la concertation. Nous ferons les arbitrages avec vous dans les prochains mois. »
En avril 2018, une nouvelle réunion sera organisée pour fixer les grandes décisions qui auront été prises avec l’aval des habitants. Puis, viendra le temps de la négociation avec l’Etat. « Nous n’avons pas encore chiffré précisément le budget de la transformation des tours Aillaud, mais il faudra tabler au moins sur 150 millions d’euros, estime Patrick Jarry. Un accord devrait être trouvé en juin 2018 pour que les choses avancent ! »


Le Petit Nanterre pour l’exemple
Deux habitants du Petit-Nanterre, emmenés par l’élue de leur quartier Patricia Penture, ont pris le micro lors de la réunion publique pour partager leur expérience de la rénovation urbaine et sociale de leur quartier dont certains immeubles ont été détruits aux Canibouts, d’autres réhabilités et des logements en accession à la propriété créés, le long de l’avenue de la République. Edouard, qui a acheté un appartement au Petit-Nanterre en 2013, explique : « A l’époque, mon entourage me disait que j’étais fou. Mais quatre ans plus tard, je ne regrette pas du tout. Le quartier est devenu agréable, la mixité des populations revient petit à petit. » Le deuxième habitant du Petit-Nanterre convié poursuit : « Je suis venu ce soir pour vous dire qu’à Nanterre, on a la chance d’être écouté lors de ce type de projet urbain. Je comprends vos inquiétudes, beaucoup en avaient aussi au Petit-Nanterre lors du lancement du Prus, mais franchement, le résultat vaut le coup. »


Téléchargez le document présenté à la réunion du 26 octobre 2017