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CULTURE

Quand l’art réunit le 1er et le 3e âges

Par Sophie Bocard

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C’est inédit. Les spectacles de la saison jeune public réunissent pour la première fois des seniors et de très jeunes enfants. Une belle manière de recréer du lien entre générations. Et si l’enfance ne nous quittait jamais ?

Réunir, devant le même spectacle, des seniors et des enfants de tout âge, tel est le beau défi relevé cette semaine par le secteur enfance et jeunesse de la direction du Développement culturel autour d’un diptyque de spectacles proposé par la compagnie a k entrepôt. « J’arpente les territoires de l’enfance depuis plusieurs années, explique Laurance Henry, scénographe, plasticienne et metteur en scène de la compagnie. Les pièces en UN éclat et Colimaçonne questionnent l’enfance par le prisme des personnes âgées : que reste-t-il de l’enfant que nous avons été et comment retrouvons-nous cette part d’enfance à tout âge ? »
Dans en UN éclat, un danseur hip-hop de 28 ans et une danseuse classique de 76 ans dialoguent à travers le jeu, la danse et la peinture. Une rencontre émouvante que des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ont pu découvrir le mercredi 27 mars à la Maison de la musique aux côtés des enfants et des familles. Vingt-quatre classes des écoles de Nanterre ont par ailleurs participé aux ateliers de pratique artistique (ateliers menés par la compagnie, éveil à la danse avec le conservatoire, visite de l’exposition Ventre présentée à l’espace d’art La Terrasse) en amont du spectacle.

À l’heure du goûter
Le 1er avril, c’est au foyer restaurant du Champs-aux-Melles, dans le quartier du Parc Sud, que la compagnie s’est rendue pour présenter une petite forme itinérante, Colimaçonne, devant un public de seniors et de très jeunes enfants accompagnés de leur assistante maternelle (nos photos). « C’est une belle initiative, témoigne Khadidja Lazhar, la “nounou” de Matéa, 2 ans et demi, et de Tibaud, 7 mois. Les enfants ont été très attentifs et très réceptifs malgré la sieste écourtée et le changement d’heure ! » À l’issue du spectacle, tout le monde s’est retrouvé dans la salle à manger pour partager un goûter.
Monsieur Léonard brise la glace en proposant une madeleine à Keyrina, 18 mois. « Tous les enfants n’ont pas la chance d’avoir leurs grands-parents à proximité », commente Jean-Marie Vittet, responsable du relais d’assistantes maternelles de l’Arlequin. Paule, 78 ans, qui était institutrice à l’île Maurice, fait la course avec Ismaël tandis que Lucienne emmène le reste de la petite troupe cueillir des fleurs dans le jardin. Au contact de très jeunes enfants, les personnes âgées retrouvent le goût de transmettre. « Le spectacle vivant, c’est ça : une rencontre, un échange, se félicite Nathalie Djaoui, responsable du secteur enfance et jeunesse de la direction du Développement culturel. Nous espérons renouveler l’expérience et, peut-être même, aller plus loin en proposant l’an prochain un spectacle participatif associant des enfants, des familles et des personnes âgées. »Colimaçonne a également fait escale le mardi 2 avril sur les terrasses du quartier Université.
Les spectacles de la saison jeune public