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Gestion de crise

L’hôpital toujours sous pression

Par Catherine Portaluppi

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Une meilleure connaissance de la maladie associée à la volonté de maintenir tous les soins et le suivi des autres patients : le Cash de Nanterre a beaucoup appris de la première vague mais reste sous tension.

Quarante deux malades de la Covid étaient hospitalisés au Cash (Centre d’accueil et de soins hospitaliers) au plus haut de la deuxième vague, vers le 12 novembre. Soit trois fois moins que lors du pic de la première vague en avril (150). Un chiffre en baisse depuis : 20 patients Covid + restaient hospitalisés au 23 novembre. Il faut y ajouter les 42 malades hébergés dans le nouveau centre d’hébergement régional Covid réservé aux hommes en situation de précarité (*) – lire l’encadré. « Aujourd’hui, on connaît mieux la maladie, on a pu réduire les durées d’hospitalisation, explique Luce Legendre, directrice du Cash.On place moins souvent les malades Covid + en réanimation et on utilise une technique d’oxygénothérapie, moins invasive. Les retours à domicile peuvent se faire plus tôt avec une oxygénothérapie adaptée et un suivi par le médecin traitant, conjugué à une hospitalisation de jour au Cash. Nous avons pu remobiliser rapidement le réseau de soins mis en place en avril avec le système de santé municipal et les médecins de ville : le retour à domicile est beaucoup plus rapide, en lien avec ces professionnels qui organisent le suivi à la maison. » L’autre défi de cette deuxième vague est le maintien de l’offre de soins pour les malades non Covid. « Tous les services sont mobilisés pour préserver les consultations et l’hôpital de jour. On réévalue régulièrement nos capacités pour accueillir au mieux tous les patients », poursuit Luce Legendre. Une double pression d’autant plus difficile à affronter pour l’hôpital qu’aucun renfort de personnel n’a été possible, toutes les régions étant actuellement touchées. « La proximité des deux vagues n’a pas permis aux soignants et au personnel hospitalier de se reposer : l’été a été très chargé avec l’afflux de patients en rattrapage de soins. Une vingtaine de soignants sont aussi atteints par la maladie. Heureusement, certains bénévoles se sont reproposés et la Croix-Rouge nous aide pour la prise en charge des sans-abris malades de la Covid. »
(*) Un second centre d’hébergement régional Covid réservé aux femmes et aux enfants a été ouvert à Athis-Mons.

LA CROIX-ROUGE EN SOUTIEN
Depuis fin octobre, deux bénévoles de la Croix-Rouge sont présents 24h/24, 7j/7 pour assurer l’accueil, la logistique et créer du lien avec les sans-abris malades, accueillis au centre d’hébergement régional Covid. Ce nouvel équipement a ouvert au Cash à la demande de l’ARS, de la préfecture d'Île-de-France et du préfet des Hauts-de-Seine. Les bénévoles se relaient par roulement de huit ou douze heures, selon leurs disponibilités. L’association vient également en soutien du Samu 92, jour et nuit, en envoyant des équipes de secouristes à domicile pour une première évaluation, sous le contrôle du médecin urgentiste du 15. Un dispositif fortement renforcé depuis début novembre.