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Les comportements commencent à changer

Par Olivier Ruiz

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Avec la structuration de la police municipale en cours, les effets se font sentir dans tous les quartiers, notamment en matière de stationnement abusif.

Une vingtaine. C’est le nombre de véhicules qui restent en stationnement abusif répertoriés fin novembre sur l’ensemble du territoire appartenant à la ville. Au 1er janvier dernier, il y en avait environ 600. Le nombre de ces voitures-ventouses, qui bougent rarement, a donc diminué drastiquement. Depuis le début de l’année, la ville a procédé à 415 enlèvements, tandis que la Police nationale, de son côté, en a retirées plus de 2 100. La différence entre le nombre de véhicules constatés en début d’année et le chiffre de 415 retraits s’explique : il s’agit des ceux qui ont, entre temps, bougé. Il y a l’effet des enlèvements et des mises en fourrière bien sûr, mais pas seulement puisque l’action de la police municipale a également des vertus pédagogiques. La nouvelle des interventions se répand et, maintenant que les conducteurs savent qu’il y a un risque réel de voir sa voiture partir sur une dépanneuse, les comportements changent. Désormais, les agents travaillent surtout sur la base des signalements via le téléservice disponible sur le site internet de la ville ou sur l’application mobile. La ville travaille en partenariat avec la Police nationale et intervient parfois, sur dérogation de cette dernière, sur le domaine privé des bailleurs ouvert au public. Au fur et à mesure que son effectif s’étoffe, la police municipale étend ses interventions en portant ses efforts sur le travail de proximité via des patrouilles dans l’espace public et en entretenant des relations étroites avec les commerçants. Avec ces derniers, il s’agit principalement d’actions de prévention. Sur 118 contrôles effectués depuis le début de l’année, seuls sept ont débouché sur des amendes, les autres ont permis de régulariser les dysfonctionnements constatés. Les bonnes relations et le fait qu’on aille jusqu’au bout quand il n’y a pas de bonne volonté induisent, là aussi, une dynamique positive. Sur le stationnement, comme sur le taux de présence sur le terrain, il y a un équilibre entre tous les quartiers auquel s’attache la direction de la Tranquillité publique.

Engagement de l’équipe municipale pris lors des élections de 2020, portée par une volonté politique sans faille, la création de la police municipale commence donc à porter ses fruits. Elle permet aussi de mobiliser tous les acteurs de la lutte contre les incivilités au-delà de la Police nationale. Adjointe au maire déléguée à la sécurité, la prévention et la médiation, Nesrine Rezzag Bara en appelle ainsi, comme elle l’avait fait pour le 14 juillet, à la responsabilité des bailleurs, syndics et commerçants pour que, pendant les fêtes, ils poursuivent leurs efforts. « Les voitures et les poubelles brûlées sont suceptibles de mettre en danger la sécurité des personnes et des biens et créent un climat anxiogène. Ces actes intolérables sont légitimement très mal vécus par nos concitoyens, et chacun doit jouer son rôle en prenant les dispositions nécessaires pour les limiter au maximum en prenant garde à faire retirer les véhicules épaves et ventouses situés sur le patrimoine privé des bailleurs, et en retirant au plus vite les bacs à ordures ménagères de l’espace public après le passage de la collecte », martèle l’élue.

Quelques chiffres
7 Policiers municipaux
415 Enlèvements et mises en fourrière depuis le 1er janvier 2022

Se rencontrer pour mieux se comprendre

Pour favoriser le dialogue entre agents de police et jeunes Nanterriennes et Nanterriens, la direction de la Tranquillité publique de la ville, dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), a convié une association de policiers bénévoles, Prox’ Raid aventure organisation, à passer une journée avec ceux qui fréquentent les antennes jeunesse et les clubs de prévention de Nanterre (*). Réunis le 31 octobre dernier au gymnase Léo-Lagrange, plus de 100 jeunes ont joué au football avec les policiers présents, fait de l’escalade et de la boxe. Les adolescents ont également été formés aux gestes de premiers secours. Mehdi Allal, coordinateur de l’antenne jeunesse du Chemin-de-l’Île, a accompagné 12 jeunes ce jour-là. « Nous avions préparé cette rencontre, les jeunes se sont montrés courtois avec les policiers qui étaient eux-mêmes ouverts à la discussion. » Adolescents et policiers ont pris le temps de confronter leurs points de vue. « Les jeunes ont pu donner leur vision de la police, pointer certains excès de zèle. Ils ont aussi écouté et compris les messages des policiers », poursuit Mehdi Allal. Quelques jours plus tard, le club de prévention Le Gao organisait à son tour une action avec des agents de police. Deux heures durant, 14 jeunes femmes de 14 à 18 ans ont appris les gestes de base pour se défendre, ainsi que les textes de loi qui interdisent le harcèlement de rue et le cyberharcèlement (en savoir plus sur cette une action). Puis, c’était au tour de l’association Cerise implantée au Chemin-de-l’Île, en partenariat avec la coordination CLSPD de la ville, de proposer un café-philo aux jeunes. Ces derniers en ont profité pour exprimer leurs ressentis après les récents évènements survenus devant le lycée Joliot-Curie. Dans le cadre de la stratégie territoriale de prévention, la municipalité entend poursuivre ses efforts pour améliorer le dialogue entre la police et la population. Une nouvelle rencontre devrait être bientôt organisée avec l’équipe du commissariat de Nanterre.

(*) Financement FIPD (fonds interministériel de prévention de la délinquance)

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