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Du bio local à la cantine

Par Guillaume Gesret

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La cuisine centrale de Nanterre multiplie les efforts pour offrir des produits de qualité dans les assiettes des écoliers. La ville vient d’ailleurs de passer un contrat avec La Coopérative bio d’Île-de-France, qui fonctionne en circuit court, pour servir des fruits et des légumes bio.

Ce mois-ci dans les restaurants scolaires, les élèves de Nanterre vont goûter des carottes bio qui ont poussé dans l’exploitation de Nicolas Rocipon. Ses champs sont situés à Melz-sur-Seine en Seine-et-Marne. Pour se fournir auprès de cet agriculteur francilien converti au bio, les responsables de la cuisine centrale de Nanterre sont passés par La Coopérative bio d’Île-de-France, qui joue les intermédiaires entre les producteurs et les collectivités. Depuis quelques semaines, la coopérative délivre à la restauration collective de la ville des carottes mais aussi des pommes de terre, des choux, des lentilles, des oignons, de la salade, des endives, des tomates, des concombres, des pommes et des poires. L’ensemble a été cultivé en région parisienne dans des exploitations certifiées bio. Le directeur de la coopérative, Nicolas Hallier, précise que son entité existe depuis dix ans et qu’elle rassemble aujourd’hui 70 producteurs franciliens, soit environ un tiers du volume des productions bio en Île-de-France.

Un circuit court et vertueux
Dans l’enceinte de la coopérative, installée à Combs-la-Ville (77), les équipes réceptionnent les productions de légumes et de fruits afin de les préparer avant de les rediriger vers les clients. « Dans la légumerie, nous possédons les machines agricoles qui permettent de laver les carottes, brosser les pommes de terre, nous montre le directeur des lieux. Nous sommes également en mesure de peler les carottes et de les râper ou de les cuire si nos clients nous le demandent. Ce service nécessite du matériel et de la main-d’oeuvre, beaucoup de producteurs n’ont pas les moyens de le proposer. C’est tout l’intérêt de la coopérative. » Nanterre n’est évidemment pas la seule ville à faire confiance à La Coopérative bio d’Île-de-France. Il y a aussi celles de Paris, de Bagneux, d’Alfortville. Plusieurs ministères passent aussi régulièrement leurs commandes de produits bio et franciliens. « Nous sommes capables de fournir environ 4 000 tonnes de fruits et légumes par an, pour la restauration collective mais aussi dans le réseau des boutiques bio. » Cette filière, en pleine expansion, a le double mérite de créer de l’emploi correctement rémunéré dans les exploitations agricoles, puisque la culture bio nécessite plus de main-d’oeuvre, et de proposer des aliments de qualité aux enfants. Des produits savoureux et sains pour ceux qui les mangent achetés de façon plus juste à ceux qui les fabriquent.

Du bio dans le beefsteak

Le mois dernier à la cantine, les enfants ont trouvé du boeuf bio dans leurs assiettes. La viande servie émincée, rôtie ou sautée provenait d’un élevage de La Ferme des Tilleuls dans la commune de Domfront dans l’Oise. L’éleveur, Frédéric Carré, s’occupe d’une trentaine de vaches limousines au sein de son exploitation. Elles ont accès au plein air et à un maximum de temps de pâturage. Son exploitation est bio. « Le cahier des charges est très strict, nous assure l’une des responsables de l’entreprise Socopa, qui fait l’intermédiaire entre l’éleveur et la cuisine centrale de la ville de Nanterre. La production bio met en œuvre des pratiques respectueuses des équilibres naturels, de l’environnement et du bien-être animal. » Le bœuf bio à la cantine de Nanterre s’inscrit dans le cadre de la loi Égalim, laquelle exige que 50 % des produits servis dans les assiettes soient bio, de qualité et durables d’ici à 2022.



Bon à savoir

L’ancrage régional de la coopérative est bénéfique pour la planète : le circuit court limite les transports de denrées et donc les émissions de CO2. Mais aussi pour l’économie locale : la coopérative assure une activité économique pérenne aux différents intervenants du bio situés dans différents départements de l’Île-de-France.