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Des lycéens heureux les mains dans la terre !

Du thym, de la menthe, de la rhubarbe, du romarin, des rires, de la sueur et le plaisir de créer ensemble : reportage dans un atelier permaculture organisé au lycée Joliot-Curie.
Une vaste pelouse, des allées et… jusqu’à présent, c’était tout ce que proposait ce vaste terrain qui s’étend à l’arrière du lycée. Mercredi 25 novembre, une quinzaine d’élèves et quelques professeurs travaillent côte à côte à remplir de terre trois gigantesques bacs flambant neufs – qu’ils ont fabriqués eux-mêmes il y a quelques semaines. Objectif de ce deuxième atelier permaculture : planter des espèces mellifères et aromatiques. On se retrousse les manches, on grimpe sur les bacs pour bien tasser la terre, on rigole beaucoup. « Ça permet de se dépenser dehors alors qu’on ne peut pas faire de sport », explique Nils, 15 ans, depuis peu écodélégué de sa classe de 1re. Daniel, 17 ans, en terminale, retrouve les gestes qu’il effectue chaque été au Portugal pour aider ses grands-parents agriculteurs : « Ça change du téléphone, ça fait passer le temps, on est avec les copains et après on se couche avec une bonne fatigue. » « C’est plaisant de voir pousser quelque chose qu’on a planté », se réjouit Eloïse, 15 ans, élève de 1re. Ensuite, il faut suivre les bons conseils de Léonard Jarzeboswki, animateur de « jardins humains », pour l’association la SEVE (Savoirs Écoles et Valorisations Environnementales) : organiser la répartition des plantes en les posant simplement sur la terre, dans les bacs, pour voir ce que ça donne ; prévoir de mettre les plants de menthe dans un seul bac car l’espèce est très invasive ; penser à casser la motte de la plante en pot… Puis tout le monde se met à genoux, les mains dans la terre, y compris la proviseure et les curieux qui s’arrêtent.
Un nouveau verger
Bientôt les bacs ont fière allure, juste à côté du nouveau verger. Car le lycée s’engage résolument depuis quelques mois sur la voie de l’agriculture urbaine. Durant le premier confinement, Pauline Pépin, professeure de SVT, aidée de Christine Baraud, professeure documentaliste, répondent à un appel à projets de la région Île-de-France qui cherche à soutenir les pépiniéristes locaux. Elles obtiennent un budget de 12 000 euros pour planter un verger et organiser des ateliers de permaculture. Une façon de cultiver qui associe soin de la terre, soin de l’humanité et partage des surplus. Aujourd’hui, 17 arbres fruitiers sont plantés derrière le lycée : cerisier, néflier, pommier, poirier, prunier, figuier mais aussi un amandier, en l’honneur du partenariat avec le théâtre nanterrien. Uniquement des espèces rustiques, adaptées au climat. Une haie de grimpantes est plantée du côté du grillage, face à de futurs buissons de fruits rouges. L’association la SEVE accompagne le projet et organise quatre ateliers de permaculture (théorie et pratique) ouverts à tous, lycéens, personnels administratifs, professeurs. Des écodélégués volontaires sont recrutés dans les classes pour accompagner et relayer le projet.
Et ensuite ?
Les idées foisonnent : la plantation d’un potager pédagogique mais aussi l’installation d’un poulailler et la création d’une grainothèque. Prochain rendez-vous au printemps 2021 pour d’autres ateliers et bien sûr, cet été, la dégustation des premiers fruits rouges : « J’attends les framboises avec impatience, j’adore ! », confie Eloïse.
À noter : la ville de Nanterre soutient également l'engagement du lycée Joliot-Curie et lui a versé une subvention de 1 000 euros en 2020 pour son projet permaculture.