P’tits classiques et grands talents

Les « bravo ! » et les applaudissements ont jailli dès la fi n de la première scène. Et l’enthousiasme des 120 personnes présentes (familles, amis, curieux) n’a jamais faibli. Il faut dire que les 20 élèves de la classe de CM1B de l’école Robespierre ont présenté une version très réussie du roman Les Misérables de Victor Hugo. Des classiques de la littérature interprétés sur scène en moins d’une heure par de jeunes Nanterriens en primaire, tel est le principe des P’tits classiques, dont la cinquième édition a eu lieu le samedi 12 juin. Pour la première fois, ce festival porté par les écoles Voltaire, Picasso, Sayad, Robespierre et Joliot-Curie avait lieu sur la grande scène de l’amphithéâtre du lycée Joliot-Curie. Cinq élèves de terminale en CAP agent de sécurité étaient mobilisés pour assurer la sécurité et le contrôle des billets. « C’est bien que les familles découvrent ce beau bâtiment, cela permet de lutter contre les préjugés, explique Bertrand Melki, directeur de l’école Robespierre. Nous voulons aussi montrer que nos élèves de quartier sont capables de jouer des classiques ! »
Ces cinq spectacles proposés par les directeurs des écoles viennent couronner un engagement de plusieurs mois. Avec Sourade, leur maîtresse, les élèves de Robespierre ont d’abord longuement travaillé sur le roman dans sa version jeunesse. Avec Frédérique, la bibliothécaire, ils ont découvert la grande pauvreté du XIXe siècle, et le travail des enfants. Avec Ousmane, animateur de Nanterre, « on a appris à jouer et à parler fort, rapportent les élèves. Et le frère de Frédérique a fait des musiques de tristesse et de République. » Krystèle, la gardienne, a réalisé les 22 costumes de la pièce (pour 48 euros seulement !) « Cela donne du sens aux apprentissages, souligne leur enseignante qui porte des projets théâtre depuis des années. On travaille la compréhension des textes, l’histoire et la citoyenneté. On développe l’expression des émotions, l’empathie, la solidarité et la bienveillance entre élèves. » La fierté et le bonheur se lisent sur les visages des enfants qui saluent : « À la fin, j’ai fait ressortir toute ma joie et on a crié tous ensemble ! »