Sur les 11 photographies installées à La Terrasse, l’artiste de 36 ans associe des portraits de personnes ou d’animaux avec, aux alentours immédiats, des lieux en ruine qui rappellent l’époque coloniale arrêtée en 1975. Mário Macilau explique que « ces bâtiments abandonnés ont perdu leur fonctionnalité. En mettant en scène des mamans et des enfants en suspension devant ces ruines, je montre l’étrangeté de vivre à côté des vestiges d’une époque à bout de souffle ». Le photographe, né après l’indépendance du Mozambique, estime que la domination brutale des colons est toujours palpable dans l’esprit des Mozambicains et que le travail éducatif n’a pas encore porté ses fruits. Pour le montrer, les œuvres de l’artiste apparentent la colonisation à un fantôme errant dans ce pays pauvre et abîmé par le spectre d’une idéologie passée. « À travers mes photos, j’aimerais changer le regard que l’on porte sur mon pays et sur l’Afrique en général. La décolonisation est censée être terminée mais le poids du passé reste pesant en Afrique et une forme de néocolonialisme existe de nos jours. » En attendant la réouverture de la galerie, deux clichés sont visibles dans la vitrine donnant sur la place Nelson-Mandela.
Culture
Les fantômes de la colonisation
Les créations de Mário Macilau exposées à La Terrasse, espace d’art de Nanterre, intriguent au premier regard. Ce Mozambicain présente une série intitulée Cercle de mémoires, laquelle évoque l’héritage colonial portugais de son pays.
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