Évoquer l’exil et le voyage forcé, mais de manière détournée, en s’interrogeant sur la notion d’espace, de traces, et en s’attachant aux détails auxquels on ne prête pas attention habituellement. C’est l’ambition du projet Mémoires plurielles qui implique une classe de 4e du collège des Chènevreux. À l’initiative du théâtre Nanterre-Amandiers et financé par le conseil départemental dans le cadre de son dispositif Chemins des arts, ce projet s’inspire du spectacle Violences de Léa Drouet que les collégiens ont découvert à l’automne. Depuis, ils partagent l’enthousiasme communicatif d’Anne-Laure Gofard, intervenante en théâtre, qui anime ces ateliers. Ils ont ainsi enregistré leurs déplacements entre domicile et collège, établi ensemble une cartographie de Nanterre, écrit un rap collectif sur leur image de la ville... Cet après-midi de janvier, le défi du jour porte sur des textes confiés par Anne-Laure à chacun des élèves avant les vacances. Des extraits de Molière, Rabelais et Musset, mais aussi de NTM, IAM ou Claire Bretécher. Il s’agit de camper un personnage susceptible de s’approprier le texte dans un lieu connu de la ville et de lui apporter une réponse. L’objectif final étant bien sûr de jouer cela devant la classe. Après le travail d’écriture, on écarte les tables et Mélodie et Lucrèce se lancent courageusement sur la scène improvisée pour déclamer leur dialogue inspiré de Fin de partie de Beckett. C’est ensuite au tour d’Ilyes de s’emparer d’un extrait des Rêves d’Ivan Viripaev et de se glisser dans la peau d’un maître-nageur à la piscine. Mémoires plurielles implique également un groupe de migrants suivis par l’association étudiante Welcome 2 Nanterre. Le projet s’achèvera le 9 février par un atelier commun et un spectacle de restitution.
Culture
Quelles traces laissons-nous ?
Des collégiens et des jeunes migrants s’interrogent sur l’espace qui les entoure et la mémoire des lieux où ils ont vécu et qu’ils ont traversés.
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