« Même sur le marché à Nanterre, au bout de trois minutes, il me parlait d’Antigone qu’il retravaillait et retraduisait. Jean-Pierre était un être plein de théâtre, il vivait théâtre ! » Pour le metteur en scène Jean-Louis Martinelli, qui lui a succédé à la tête des Amandiers, Jean-Pierre Vincent était un « homme brillant, qui voulait lire le monde avec le théâtre et passait beaucoup de temps à analyser les textes. Rien ne l’énervait plus que les gesticulations esthétisantes. Son principal souci était : “tu veux dire quoi ?” »
Élodie Chanut, metteure en scène, comédienne et professeure de théâtre au conservatoire de Nanterre a appris son métier avec Jean-Pierre Vincent en 1990 au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris : « C’était un merveilleux pédagogue qui donnait la chance à chacun d’avancer, quelqu’un de très joyeux, un éclaireur qui se consacrait à l’essence de ce métier : créer du lien. Il était toujours prêt à donner leur chance aux jeunes. » Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Denis Podalydès par exemple ont commencé avec lui.
Pour le maire de Nanterre, Patrick Jarry, les Nanterriens ont gardé en mémoire « ses mises en scène particulièrement vivantes, parfois même féroces, qui ont fait aimer le théâtre à différentes générations de spectateurs. Avec lui, une grande voix du spectacle vivant s’est éteinte. »
Culture
« Un être plein de théâtre »
Metteur en scène et homme de théâtre reconnu, directeur du théâtre Nanterre-Amandiers à la suite de Patrice Chéreau, de 1990 à 2001, Jean-Pierre Vincent est mort dans la nuit du 4 au 5 novembre, à 78 ans.
Orientez votre tablette horizontalement pour profiter des contenus enrichis.