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ALBAN RICHARD VS ARNAUD REBOTINI

En dehors de leurs initiales (AR) et de leur génération, tout sépare en apparence Arnaud Rebotini (à droite) et Alban Richard. Le premier a la carrure d’un rugbyman alors que le second est capable de remplacer au pied levé, le soir de la première, la danseuse qui jouait le rôle principal. Alban Richard s’est tourné vers la danse contemporaine après des études en classes préparatoires hypokhâgne et khâgne. Ses créations sont présentées au Théâtre de Chaillot depuis 2012 et des résidences l’ont conduit au Centre national de la danse de Pantin, au théâtre Paul-Éluard de Bezons… Son travail chorégraphique se nourrit de la rencontre avec des musiciens, qu’ils soient des compositeurs de l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique musique) ou des classiques comme Wagner ou Purcell.
ALBAN RICHARD VS ARNAUD REBOTINI

Entrevue Alban Richard et Arnaud Rebotini

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Danse

Une danse exaltée par la techno

La danse contemporaine se frotte à la musique techno. Un face-à-face exaltant entre le chorégraphe Alban Richard et le musicien Arnaud Rebotini vous attend à la Maison de la musique.

Le dernier spectacle du chorégraphe Alban Richard, intitulé Fix Me, « fait l’effet d’un shoot ». La danse qui jaillit de la techno est puissante et exaltée. Les spectateurs du Théâtre de Chaillot ont vécu cette expérience intense lors des représentations en janvier dernier. Maintenant, au tour du public nanterrien. Il se souvient peut-être du chorégraphe qui, il y a deux ans, présentait son travail à la Maison de la musique dans une pièce pour six percussionnistes, baptisée Pléiades, composée par Iannis Xenakis.
Cette fois-ci, Alban Richard fait cause commune avec Arnaud Rebotini, une figure emblématique de la scène électro, compositeur de la bande originale du film 120 bat-tements par minute, césarisé en 2018. Fan d’Arnaud Rebotini depuis le début des années 2000, le chorégraphe explique qu’il a voulu se confronter à l’électro pour questionner une nouvelle fois les relations de pouvoir entre la danse et la musique.

Harangue des corps
Sur scène, Arnaud Rebotini se place au milieu des quatre danseurs avec ses machines analogiques, ses synthétiseurs et ses boîtes à rythmes. Ce colosse à la banane gominée, toujours hyper élégant, délivre chaque soir de représentation un live à la forme d’une symphonie en quatre mouvements. Le musicien a composé ce set techno en parallèle de la chorégraphie, un peu comme il a l’habitude de le faire sur des images d’un film. Autour de lui, les corps des danseurs vibrent aux rythmes de la techno et des stroboscopes. Les quatre interprètes sont mus non seulement par la musique mais aussi par une bande-son qui mélange des prêches évangéliques, des discours politiques et des chansons féministes hip-hop que seuls les danseurs entendent au casque. Ce double uppercut musical oblige les danseurs à réagir. Ils sont comme possédés par les discours d’exhortation. Par là, le chorégraphe pose une question nouvelle : l’éloquence des corps vaut-elle celle de la parole ? Le corps peut-il haranguer ? Alban Richard cherche, comme dans tous ses spectacles, un engagement physique qui propulse les danseurs dans un autre langage. Il essaie d’inventer un nouveau langage du corps. À vous de juger !

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