Le pouvoir des images

À quelques jours du vernissage de l’exposition Ventre, des étudiants de l’université Paris-Nanterre avaient rendez-vous à La Terrasse pour un cours in situ (notre photo). Les intervenants n’étaient autres que Raphaël Dallaporta, photographe, et Rémi Labrusse, professeur d’histoire de l’art contemporain à Nanterre et commissaire de l’exposition. Les deux hommes n’en sont pas à leur première collaboration puisque Rémi Labrusse a participé à la réalisation du livre publié en 2016 par Raphaël Dallaporta sur la grotte Chauvet. Le photographe a en effet eu l’autorisation de pénétrer dans la grotte ornée, découverte en 1994 à Pont-d’Arc en Ardèche, pour photographier les dessins et peintures rupestres datant de 36 000 ans avant notre ère. Ce travail a donné lieu à une installation vidéo présentée cet hiver au Centquatre à Paris.
À Nanterre, Raphaël Dallaporta poursuit ses questionnements sur la notion de progrès. Inspiré par la situation semi-enterrée de l’espace d’art, il a imaginé une démarche archéologique à partir d’éléments de différentes natures : objets, photographies, vidéos, textes et sons. L’artiste envisage cette plongée sous le sol et dans la préhistoire comme un lieu possible de réconciliation entre nos rêves et un passé enfoui, du temps où l’homme entretenait une relation fusionnelle avec la nature. C’est ainsi qu’une réplique de propulseur de sagaie en bois de renne, prêtée par le musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, côtoie des films d’archives sur le tir de fusées ; qu’une jonchée d’éclats de silex taillé se heurte aux premières images de la courbure de la Terre observée depuis l’espace. L’exposition invite le visiteur à questionner son rapport au temps et à l’espace, à la nature et au progrès technologique, à envisager le futur au prisme du passé.