C’est à cette double question que l’exposition Urbanisme sur papier tente de répondre en associant l’œuvre de deux peintres, Marjorie Welish et Olivier Gourvil – la première est new-yorkaise, le second parisien – au texte d’une architecte-urbaniste, Muriel Pagès, intitulé Fabriquer la ville avec la ville.
Cette exposition fait suite au projet Paper Architecture présenté à Philadelphie en 2005 et qui faisait déjà référence à la réflexion architecturale. Ici, l’espace urbain n’est pas considéré dans sa dimension technique mais comme un terreau de sensations : « Mon inspiration se fonde sur des perceptions qui dérivent pour certaines de signes urbains, explique Olivier Gourvil. La ville produit un imaginaire qui varie selon l’endroit où l’on se trouve et le point de vue que l’on adopte. »
De son séjour à Daebu-Do, une presqu’île au large de Séoul, l’artiste a rapporté une série de dessins figurant les contours de la côte, la forme caractéristique des immeubles coréens et le tracé de la route qui mène à la capitale.
Le geste prolonge la pensée de l’artiste et façonne une œuvre qui s’inscrit dans le paysage. À la différence de Marjorie Welish dont la production est plus descriptive. Ses dessins horizontaux s’apparentent davantage à des vues aériennes ou à des plans. « La ville est complexe et attachante », écrit Muriel Pagès. Diverse, pourrait-on ajouter, à l’instar des représentations qu’elle inspire.