Un potager en plein ciel

C’est un petit paradis végétal, suspendu au-dessus de la branche du RER A Nanterre-Préfecture – Poissy. 2 500 m2 de terrasse végétalisée, au 4e étage, sur une passerelle reliant les immeubles Connec’T et Initial. D’un côté, des arbustes et buissons d’agrément ; de l’autre, 23 parcelles où les habitants de 240 logements des deux résidences viennent faire pousser tomates, courges, salades, aubergines, fleurs, menthe et romarin…. Un peu plus loin, des arbres fruitiers (prunes, abricots, pommes), une grainothèque, des tables de pique-nique et trois cochons d’Inde bien au chaud dans leur cabane fabriquée par un résident. Aux deux extrémités, des petites zones de biodiversité protégées. « Pendant le confinement, on se retrouvait ici tous les soirs, se souvient Thaïs, 11 ans. On jouait et les parents cultivaient. On faisait des batailles d’eau et on chipait des tomates, c’était génial ! » « C’est ici que j’ai rencontré mes voisins », confirme sa mère, Zaïna. Depuis sa fenêtre, Marie-Rose admire le jardin : « C’est mieux comme vue que des immeubles ! » Yolande quant à elle s’interroge sur ses futures plantations. L’été 2021 a été peu productif, avec sa météo pluvieuse… « La charte impose ici zéro phyto et des végétaux pas très hauts, afin de ne pas faire d’ombre sur la parcelle du voisin », explique Cyprien Morel de Biobees conseil, chargé de l’entretien et de l’animation du lieu. Avec Hoceine Boussouira, son associé, ils organisent chaque mois des ateliers pratiques pour les habitants et leurs enfants. Leur objectif : accompagner les jardiniers amateurs vers l’autonomie. Tous deux anciens étudiants à la fac Paris-Nanterre, ils sont heureux de travailler ici : « On reste tout près de l’université, de nos racines, se réjouit Hoceine, et en même temps on contribue à la dynamique qui modernise le quartier. » Un potager en plein ciel rendu possible par le PLU (plan local d’urbanisme) de la ville de Nanterre qui encourage la végétalisation des toitures-terrasses en imposant aux programmes de logements privés qu’au moins 60 % des espaces libres deviennent des espaces verts.